Lettre 1270 : Pierre Bayle à Jean-Baptiste Dubos

A Rotterdam, le 24 de juin 1697

Si j’avois cru, Monsieur, que les remarques que je communiquai à l’un de vos illustres de Paris [1] seroient vues dans les compagnies des gens doctes, je les eusse un peu plus étenduës et travaillées ; mais mon intention n’étoit que de le prier de dire un mot à Mr le chancellier contre le rapport qui lui avoit été fait de mon Dictio[n]naire. Je vous dirai même qu’alors je ne connoissois qu’en général ce que c’étoit que ce rapport ; et, à l’heure qu’il est, je n’en sçai gueres davantage. J’avois cent bonnes raisons à alléguer sur ce qui concerne les passages de Brantome [2], et les réfléxions pyrrhoniennes [3] ; ainsi je vous prie de ne point juger de mon apologie par les petites remarques que vous avez vues.

On a eu grand tort de dire que l’ abbé de Lanion avoit changé de religion [4] ; car, il disputa une après dinée avec M rs [...] et Jacquelot, deux ministres de La Haye [5], réfugiés, grands joueurs d’échecs : il disputa, dis-je, avec tant de force, et si long-tem[p]s, qu’ils furent contraints tous trois d’aller changer de chemise. Il me dit qu’ils ne lui dérobérent une pleine victoire, qu’en se jettant à travers champs, lorsqu’il les eut amenez par sa méthode géométrique au point fixe où il falloit répondre en termes formels.

J’ai ouï dire, qu’aiant raisonné avec Mr Jaquelot sur l’article des images, en présence de Don Pachéco, envoié de Portugal [6] : et que se voiant un peu pressé ; attendu que le culte des images n’étant fondé, ni sur l’Ecriture, ni sur la tradition des prémiers siecles, doit être mauvais, par le principe même des catholiques, tiré de Vincent de Lérins [7] ; il traita de bagatelle cette partie de la controverse. Mais, Monsieur Jaquelot, prenant à témoin l’envoié de Portugal, lui soutint que c’étoit une affaire capitale dans le culte romain. L’envoié parut scandalisé des discours de l’abbé, qui tâcha de raccommoder ses flûtes. Voilà, sans doute, l’origine du roman.

Une autre chose lui a fait du tort, à ce que l’on dit. Un de nos fanatiques a publié une lettre fort outrageante contre ceux qui voient quelqu’un de la suite des ambassadeurs de France, ou qui parlent avec eux ; et il y a inseré une conversation, où l’on prétend que cet abbé avoüa, que « la Cour de France se repent d’avoir traité ceux de la religion comme elle a fait ; qu’elle voit bien le préjudice qu’elle s’est faite [ sic] ; et que si elle étoit à le faire, elle s’en garderoit bien, etc. ». Les plenipotentiaires aiant sçu que de tels discours lui étoient échappez, et qu’on les a rendus publics, en ont, dit-on, bien du chagrin [8].

Je vous rend[s] mille graces des observations que vous m’avez communiquées sur ce qui peut être répondu en ma faveur au mémoire présenté à Mr le chancellier [9]. Elles sont belles et bonnes et je pourrois y ajouter de grands sup[p]lémen[t]s. Peut-être verra-t-on quelque chose de cette nature dans la deuxieme édition [10]. Je vous rend[s] mille graces de vos nouveautez lit[t]eraires, toujours bien fécondes, quoique vous en vouliés dire ; du moins, plus abondantes que les nôtres.

On m’assûra l’autre jour, que l’Epître dédicatoire de la Nouvelle découverte a été faite par un ministre du païs messin, réfugié à Utrecht [11] ; mais, il suffit qu’ un recollect l’ait signée publiquement, pour en être bien étonné. Je n’ai point vû encore le livre de Mr Le Clerc sur les lotteries [12], dont j’ai déjà écrit quelque chose que vous aurez sçu apparemment ; ainsi je n’userai pas de répétition.

On fait à Utrecht un nouveau Journal des sçavans. Il paroîtra tous les deux mois. On le donne en latin, sous le titre de Nova Bibliotheca [13]. La multitude de cette sorte d’écrits fera qu’on ne les voudra plus lire ; car, il n’est pas possible de n’y revoir pas les mêmes extraits qu’on avoit déjà vûs.

Mr Gronovius vient de publier trois ou quatre anciens géographes, Scylax entr’autres, avec ses notes, et celles de quelques critiques, qui avoient travaillé sur ces auteurs [14]. On a publié en Angleterre, en grec et en latin, la Poëtique d’ Aristote, avec les commentaires de plusieurs sçavans [15].

Je vous prie de me dire si l’on a imprimé en France, ces dernières années, Tamerlan, traduit de l’arabe, par Monsieur de La Croix [16], et composé par l’un des plus fameux écrivains de l’Orient. Je ne vous en saurois dire le nom, ou plutot les noms, car vous sçavez que les Arabes n’en ont pas pour un. Ils prennent, avec le leur, la qualité de fils d’un tel, petit-fils d’un tel : à peu près comme le plus jeune des Manuces se disoit Aldus Manutius, Pauli filius, Aldi nepos [i]. Mr le comte de Pembroke, l’un des plenipotentiaires d’Angleterre [17], savant, je ne dirai pas, assez pour un homme de sa qualité ; mais même pour un homme qui ne feroit profession que de doctrine ; me demanda l’autre jour, si j’avois cette traduction de Monsieur de La Croix. Je lui répondis que j’en avois ouï parler ; mais qu’il ne m’en restoit qu’une idée assez confuse.

Mr Clément m’a éclairci sur ce que je désirois de connoître de Marius Equicola [18]. Le livre arabe, intitulé Evangelium Infantiæ Jesu Christi, se débite. Le traducteur, qui s’appelle Monsieur Sike, y a joint des notes [19]. C’est un tissu de fables plus absurdes que celles de la légende de Jaques de Voragine [20]. L’auteur de la Vie de Mahomet, en anglois, se nomme Monsieur Prideaux [21]. C’est le même, à ce qu’on m’a dit, qui a expliqué les Marmora Arundelliana, depuis Seldenus [22]. On m’a assuré qu’il y a des choses très curieuses dans cette Vie de Mahomet et je souhaite qu’on la traduise en latin, ou en françois.

Nous verrons dans quelque tem[p]s la version françoise du systême De l’entendement, ouvrage anglois du docteur Locke, dont vous avez pu voir un abrégé dans la Bibliotheque universelle [23]. On fait grand cas de cet ouvrage. La métaphysique y est profonde. Je parlai l’autre jour à un sçavant écossois des Parallelles de Mr Perrault [24]. Il me dit que Mr Newton, professeur à Cambridge, que les Anglois comptent pour le plus sublime génie qui soit au monde, est d’opinion, qu’en toutes choses, sans excepter les mathématiques, les Anciens surpassent les Modernes. Il me dit aussi que Monsieur Newton panche fort à croire, qu’on ne peut rien expliquer en physique par les seules loix du mouvement, et qu’elles sont par tout dirigées par des intelligences particulières [25].

Je suis etc.

Notes :

[1La présente lettre s’adresse certainement à Dubos, puisque Bayle y commente des passages de sa lettre du 14 juin (Lettre 1268). Cependant, on ne trouve pas dans cette dernière de mention d’une « assemblée d’illustres » auxquels aurait été communiquée une lettre de Bayle. Il est possible qu’une autre lettre de Dubos ait été perdue, ou bien que Bayle fasse une confusion avec la lettre de Valhébert du 26 novembre 1696, où il évoque une « assemblée joviale » chez Jérôme II Bignon, devant laquelle aurait été lue une lettre de Bayle adressée à François Janiçon : voir Lettre 1180, n.4.

[2Les citations des Dames galantes de Brantôme dans le DHC étaient taxées d’« obscénités ». Bayle s’amusera dans les Eclaircissements de se trouver obligé de se justifier sur ce point – tout comme Molière dans la Critique de l’Ecole des femmes, scène 3.

[3Le scepticisme de l’article « Pyrrhon » avait choqué de nombreux lecteurs : Bayle s’en justifiera également dans les Eclaircissements en poussant jusqu’au bout sa critique de la théologie rationaliste et en mettant en avant la « foi aveugle » : voir Lettre 1255, n.2.

[4Sur la fausse rumeur qui courait sur la conversion de l’ abbé François de Lanion au protestantisme, voir Lettre 1268, n.10.

[5Le nom est laissé en blanc dans les éditions de Marchand, de Des Maizeaux et des OD, qui sont nos seules sources pour cette lettre. Il s’agit de Jourdain Olivier, ministre à La Haye depuis 1690 jusqu’à sa mort en 1709, ou bien de Daniel Des Marets (1635-1714), ministre de la même ville entre 1662 et 1714. Voir G.H.M. Posthumus Meyjes et H. Bots (éd.), Livre des Actes des Eglises wallonnes aux Pays-Bas, 1601-1697 (La Haye, 2005), p. 961, 965-976.

[6Il s’agit sans doute de don Francisco Pacheco y Souza, agent portugais qui devait se présenter à La Haye et à Vienne durant l’été 1698 : voir A. Legrelle, La Diplomatie française et la succession d’Espagne (Zech 1895), p.118.

[7Il s’agit du principe du Commonitorium de Vincent de Lérins, selon lequel est orthodoxe « quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est ». Bayle en rappelle la conséquence dans l’article « Daillé » du DHC : « Toute doctrine qui n’est point conforme aux trois premiers siecles de l’Eglise doit être rejettée comme une innovation humaine. »

[8Sur les plénipotentiaires des négociations de la paix de Ryswick, voir Lettre 1227, n.33. Nous n’avons su identifier l’écrit polémique dont il est question, qui n’a peut-être pas survécu. On sait qu’en 1692 Vauban avait fait le bilan de la révocation de l’édit de Nantes et préconisé qu’on autorise le retour des protestants qui avaient quitté le royaume ( Mémoire pour le rappel des huguenots, 1692). Sans aller aussi loin, certaines voix prônaient une certaine tolérance en 1697-1698. Un parent de Seignelay, Paul de Louvigny d’Orgemont, intendant de la marine au Havre depuis 1680, nouveau converti, recommandait l’emploi de la douceur dans un mémoire de 1697 qui n’est connu que par la réfutation qu’en fit M me de Maintenon, publiée pour la première fois par La Beaumelle, au tome VI de ses Mémoires de Maintenon en 1755 ; Louvigny rédigea deux autres mémoires allant dans le même sens en 1698. Daguesseau lança alors une consultation des intendants et des évêques. Voir C. Read (éd.), « La réponse de Madame de Maintenon, consultée par Louis XIV, en 1697, sur un mémoire concernant les huguenots, avec les remarques de La Beaumelle », BSHPF, 39 (1890), p. 393-409 ; O. Douen, La Révocation de l’édit de Nantes à Paris d’après des documents inédits (Paris 1894, 3 vol.), i.71-75 ; J.-R. Armogathe et P. Joutard, « Bâville et la consultation des évêques en 1698 », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 62 (1972), p.157-184, et J.-R. Armogathe, Croire en liberté. L’Église catholique et la révocation de l’édit de Nantes (Paris 1985), p.103 ; H. Bost, C. Lauriol et H. Angliviel de La Beaumelle (éd.), Correspondance générale de La Beaumelle (1726-1773), tome IX (Oxford 2013), LBD 213. Sur Louvigny d’Orgemont, voir aussi H. Amphoux, Essai sur l’histoire du protestantisme au Havre et dans ses environs (Le Havre 1894) ; M. Vergé-Franceschi, La Société française au XVII e siècle : tradition, innovation, ouverture (Paris 2006), p.145, 204 ; S.E. Chapman, Private Ambition and political alliances : the Phélypeaux de Pontchartrain family and Louis XIV’s government, 1650-1715 (Rochester 2004), p.122-129 : « The Pontchartrains’ political networks and the naval officers of the pen ». Dans l’inventaire de la Correspondance de Bonrepaux, on trouve trois lettres adressées par Bonrepaux à Louvigny entre avril et décembre 1699 et plusieurs mentions de son nom.

[9Bayle répond aux suggestions d’un interlocuteur de Dubos, cité dans sa lettre du 14 juin : voir Lettre 1268, in fine.

[10Première allusion, peut-être, aux Eclaircissements, qui ne furent cependant composés que peu de temps avant la publication de la deuxième édition du DHC.

[11Sur la dédicace de l’ouvrage de Louis Hennepin, récollet, à Guillaume d’Orange, roi d’Angleterre, voir Lettre 1268, n.7. Le ministre d’Utrecht originaire du pays messin pourrait être Jacques Colas de La Treille (1665-1723), qui fit ses études à Saumur jusqu’en 1685 et s’enfuit alors à Utrecht, où il acheva ses études et devint pasteur. Il servit comme pasteur dans le régiment de Varennes à Amsterdam, Londres, Delft et Rotterdam. Il sera évoqué dans la lettre de Bayle à Cailloué du 8 octobre 1697 (Lettre 1313). Voir Haag, s.v. Il obtint le 24 décembre 1700 le droit d’être admis comme ministre à l’Eglise française de Threadneedle Street : CSP, Domestic Series, 1700, p.182, mais repartit ensuite à Delft, puis, en 1710, à Rotterdam. Cependant, les recherches récentes de R. Gwynn, The Huguenots in later Stuart Britain. I : Crisis, renewal, and the ministers’ dilemma (Sussex Academic e-Library 2015), s.v., suggèrent qu’il était originaire de Preuilly-sur-Claise en Touraine, où son père René Colas de La Treille avait été pasteur : voir BSHPF, 40 (1891), p.31.

[12Sur cet ouvrage de Jean Le Clerc, voir Lettre 1191, n.22.

[13Bayle indiquera dans sa lettre à Janisson du Marsin du 8 juillet (Lettre 1273), qu’il s’agit d’un périodique lancé avec l’approbation de Grævius sous le titre Bibliotheca librorum novorum [I-V] : collecta à L. Neocoro et Henrico Sikio / Ludophus Neocorus (Ultrajecti ad Rhenum 1697-1699) et imprimé par François Halma et Guillaume van de Water : il est aujourd’hui attribué à Ludolf Küster (1670-1716), qui, après son bref séjour aux Provinces-Unies, devait poursuivre sa carrière en Angleterre et en France.

[iPauli filius, Aldi nepos : « fils de Paul, petit-fils d’ Alde [Manuce] ». Les « Manuce » (Manuzio) étaient une dynastie d’imprimeurs vénitiens. Alde Manuce l’ancien (1449-1515) reçut une formation classique à Rome et à Ferrare et fut précepteur de Pic de La Mirandole ; il constata l’insuffisance et l’incorrection des éditions de textes classiques, ce qui l’incita à ouvrir sa propre imprimerie en 1494 à Venise. Il publia en 1499 l’ Hypnerotomachia Poliphili, plus connu sous le titre de Songe de Poliphile, un chef-d’œuvre de typographie. A partir de 1499, ses éditions portent la fameuse marque d’un dauphin qui s’enroule autour d’une ancre, symbolisant l’adage Festina lente (« Hâte-toi lentement »). Il fut l’inventeur en 1500 de l’italique dit aldino

et créa le format in-octavo, plus maniable que les in-folio et les in-quarto. Il fonda l’Accademia aldina, ou Neaccademia ou Accademia della Fama. Son fils, Paolo Manuzio (1512-1574) fut appelé en 1561 à Rome pour diriger l’imprimerie pontificale et commença l’impression des Pères de l’Église d’après les manuscrits de la bibliothèque palatine. Son fils Alde le jeune (1547-1597) fit fonctionner l’imprimerie vénitienne après le départ de son père, puis, vers 1587, fut appelé à Rome, où il prit la direction de l’imprimerie vaticane. Il fut le dernier imprimeur de la dynastie des Manuce. Voir A.-A. Renouard, Annales de l’imprimerie des Alde ou histoire des trois Manuce et de leurs éditions (Paris 1824).

[17Les plénipotentiaires britanniques dans les négociations de la paix de Ryswick furent Willem Bentinck, Lord Portland, son beau-frère Edward Villiers, earl de Jersey, Thomas Herbert, earl de Pembroke, et Sir Joseph Williamson. Nous aurons confirmation par la lettre de Bayle à Dubos du 29 août que c’est bien Thomas Herbert, earl de Pembroke, qui avait demandé à Bayle des nouvelles de la traduction de Pétis de La Croix, et non pas le comte de Portsmouth (ou plutôt de Portland), comme le suggère Janiçon dans sa lettre du 23 août : voir Lettres 1291, n.17, et 1294, n.3. Sur Lord Portland, voir Lettres 778, n.16, et 891, n.7 ; sur Edward Villiers, voir Lettre 1181, n.2.
Thomas Herbert (vers 1656-1733), huitième earl de Pembroke, avait été secrétaire d’Etat à la Marine entre 1690 et 1692 et devint alors Lord Privy Seal (gardien du sceau personnel du roi, membre du conseil d’Etat) entre 1692 et 1699. Il fut président de la Royal Society de Londres en 1689 et 1690, et c’est à lui que Locke dédia son Essai sur l’entendement humain en 1690 ; il maintint ses contacts avec Locke (voir la lettre de John Wynne à Locke du 25 octobre 1697 (éd. de Beer, n°2330, vi.227-228) et c’est même John Wynne, le secrétaire de Pembroke, qui rapporte à Locke un exemplaire du DHC de Bayle (payé 30 florins) après l’achèvement des négociations de Ryswick (éd. de Beer, n° 2330, vi.228 ; 2366). Dans sa lettre à Locke du 9 janvier 1700, Joseph Lane mentionne un certain Mr Clay, qui aurait accompagné Pembroke à Ryswick (éd. de Beer, n° 2654, vi.766). Jean Le Clerc s’adresse à Pembroke peu après la date de sa nomination comme plénipotentiaire : voir Le Clerc, Epistolario, n° 265 (du 18 janvier 1697). Par la suite, Pembroke devait être nommé Lord Lieutenant d’Irlande.
Joseph Williamson (1633-1701) avait déjà une longue carrière politique derrière lui en 1697, puisqu’il avait été nommé sous-secrétaire d’Etat en juillet 1660 ; il fut plénipotentiaire au congrès de Cologne en 1673 et 1674, à l’amirauté en tant que secrétaire d’Etat pour le Nord entre 1674 et 1679 ; après les négociations de Ryswick, il devait rester comme ambassadeur extraordinaire à La Haye entre 1697 et 1699. Voir D.W. Hayton, E. Cruickshanks et S. Handley (dir.), The History of Parliament : the House of Commons 1690-1715 (London 2002), s.v. ; C.-E. Levillain, Vaincre Louis XIV. Angleterre – Hollande – France. Histoire d’une relation triangulaire, 1665-1688 (Seyssel 2010) ; A. Tessier, Réseaux diplomatiques et République des Lettres. Les correspondants de Sir Joseph Williamson (1660-1680), thèse dir. L. Bély (université de Paris-Sorbonne, Paris IV, 2011 ; Paris 2016).

[18Sur Nicolas Clément, sous-bibliothécaire du roi, voir Lettre 1268, n.14.

[20Jacques de Voragine (1228 ?-1298), Legenda aurea sanctorum sive Lombardica historia (Parisiis vers 1474, folio) : voir la traduction par G. Brunet, La Légende dorée (Paris 1942 et en ligne : Garnier Electronique), et trad. T. de Wyzewa (Paris 1902).

[21Sur cet ouvrage de Humphrey Prideaux, voir Lettre 1258, n.28.

[23John Locke, An essay concerning human understanding (London 1690, folio) ; la traduction par Pierre Coste, Essai philosophique concernant l’entendement humain (Amsterdam 1700, 4°), chez Henri Schelte, s’appuyait sur l’abrégé publié par Jean Le Clerc dans la BUH, janvier 1688, art. II, et se fit en 1695-1696 sur la troisième édition anglaise (la quatrième édition ne parut qu’en 1700). Le Clerc avait annoncé les progrès de cette traduction dans sa correspondance avec Locke au mois d’août 1696 : voir Epistolario, n° 260, i.218-219 ; Coste avait fait de même, éd. E.S. de Beer, n° 2285, vi.156. Voir aussi la traduction latine faite par Ezekiel Burridge, un ami de William Molyneux (voir éd. de Beer, n° 2495, vi.488-489 ; n° 2501, vi.498-499), intitulée De intellectu humano (Londini 1701, folio), et les éditions de la traduction française établies par E. Naert (Paris 1972), par G.J.D. Moyal (Paris 2004) et par J.-M. Vienne (Paris 2001-2006). Leibniz envoya à Locke, par l’intermédiaire de Thomas Burnett de Kemnay, un commentaire sur l’ Essay (éd. de Beer, vol. VI, appendice I) que Locke trouva très décevant (éd. de Beer, n° 2228, 2243, 2262).

[24Sur cet ouvrage de Perrault, voir Lettres 1014, n.9, et 1125, n.10.

[25Singulière mésinterprétation de la théorie de l’attraction, qu’on avait tendance en France à réduire à un retour aux qualités occultes de l’aristotélisme : voir P. Brunet, L’Introduction des théories de Newton en France au XVIII e siècle (Paris 1931), R. H. Kargon, Atomism in England from Hariot to Newton (Oxford 1966), l’introduction par R.L. Walters et W.H. Barber à leur édition critique des Éléments de la philosophie de Newton de Voltaire (1738), OCV, t. 15 (1992), R. S. Westfall, Never at rest. A biography of Isaac Newton (Cambridge 1980 ; trad. fr., Paris 1994), M. Blay et R. Halleux (dir.), La Science classique, XVI e-XVII e siècle. Dictionnaire critique (Paris 1998), M. Feingold, The Newtonian Moment : Isaac Newton and the making of modern culture (Oxford, New York 2004), et Voltaire, Lettres philosophiques, éd. O. Ferret et A. McKenna (Paris 2010), introduction aux Lettres XIV-XVII.

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