Lettre 290 : Espérance de Puy-Montbrun Ferrassières, comtesse de Dohna à Louis Tronchin
Je me sens fort obligée de la maniere honnestte* don[t] vous uses* á mon esgard[.] Qúand je vous parlay de la sierte [1] d’un balot que feu Mr Baÿle [2] m’envoyois je ne croiois pas Monsieur que vous auries la bonté de vous y interesser si fort[.] S’est estre tout á fait genereux et obligent[.] Sy j’avois eu le bonheur de vous avoir rendu quelque sçervice ou que je vous euse suplies de m’obliger en cette ocasion je n’aurois pas sy bien conu le soin que vous /
prenes de m’obliger[.] Je ne peux á present donner des esclaisisement[s] valable[s] pour le recouvrement du balot[ ;] j’escriray • se sujet á Paris apres quoy je me prevaudray de vos offre[s] obligens[.] Sependant je vous suplie de croire que j’ay bien de la reconoissance de vôs honetteté[s]* et que je suis de tout mon cœur
Monsieur
Vottre tres humble servante
Monsieur de Dona est encoré à / Berne et je ne sai pas le temps de son retour[.]
• A Monsieur/ Monsieur Tronchin/ F[idele] M[inistre] de J[esus] C[hrist] et Professeur/ en Theologie a Geneve
Notes :
[1] « cherté ».
[2] Joseph Bayle. Manifestement, Joseph Bayle, à son habitude, avait envoyé à Coppet un paquet sans tenir compte du montant des frais qui devaient être payés par le destinataire à la réception. Or, les Dohna, qui avaient été ruinés par leur départ précipité d’Orange, regardaient de très près les dépenses. Louis Tronchin s’était proposé pour récupérer le paquet.