Lettre 325 : Jean-Paul de La Roque à Pierre Bayle

A Paris le 28 e aoust 1684

• Monsieur.

L’ honnesteté* avec laquelle vous avez parlé de moy et de mes ouvrages, dans vos premieres Nouvelles du mois de mars [1], m’a fait connoistre que ce ne pouvoit estre que de vostre part qu’on en a apporté pour moy un exemplaire chez mon libraire. Je vous remercie de l’un et de l’autre Monsieur ; sans attendre cette marque de vostre estime, j’avois dejà donné à vostre travail celle que les habiles et les honnestes gens ne sçauroient luy refuser. Je voudrois avoir quelque chose de plus digne de vous que mon Journal pour vous témoigner toute ma reconnoissance. Je sçay qu’on vous l’envoye à mesure qu’il paroit icy. Souffrez Monsieur, que je prenne desormais ce soin. Je commence par les trois derniers qui ne vous ont pas esté encore envoyez : et avant qu’aller aux champs / je trouveray quelque voye pour vous envoyer les trois qui me restent à publier avant mes vacations. Quand j’auray l’honneur d’estre plus connu de vous que je ne le suis, nostre commerce pourra peut estre n’estre pas tout à fait inutile à la Republique des Lettres. Du moins me serat’il infiniment avantageux, puisqu’il me procurera souvent l’occasion de vous assurer qu’on ne peut pas estre avec plus de respect et d’estime que je le suis,

Monsieur

Vostre tres humble et tres obeissant serviteur.
De La Roque

Notes :

[1« Quand je songe aux diverses matieres qu’il [son journal] doit embrasser, à la beauté des Journaux que monsieur de La Roque fait à Paris, et que d’autres personnes très-habiles font à Leipsic, en Angleterre et ailleurs, peu s’en faut que je n’abandonne cette entreprise comme trop au-dessus de mes forces », affirmait Bayle dans la Préface des NRL.

Accueil| Contact | Plan du site | Se connecter | Mentions légales | icone statistiques visites | info visites 260386

Institut Cl. Logeon