Lettre 414 : Abraham [?] Faulcon à Pierre Bayle

• [Londres, le 28 avril 1685]
Monsieur

Quoy que je n’aye pas l’honneur d’estre connu de vous [1] j’espere neantmoins que vous m’accorderes la grace que je vous demande[.] On m’a obligé de m’ettre au jour un petit ouvrage qui a pour tiltre Lettre sur l’estat present d’Angleterre et l’independance des roix [2]. Je n’ay pas voulu y mettre mon nom par ce que la matiere est delicate et que je ne scai point de quelle maniere elle pourra estre receue, vous m’obligeries donc fort sensiblement* Monsieur si vous voulies bien en parler dans vos Nouvelles du mois de may [3] mais un peu amplement et obligeamment, vostre approbation vaut un eloge et est d’un grand poids en ce pais. / 

• J’espere cette grace de vostre honnesteté* et que vous l’accorderes à l’homme du monde qui a le plus de consideration pour vostre merite et qui est avec autant de sincerité que de zele

Monsieur vostre tres humble et tres obeissant serviteur

 
Faulcon

A Londres ce 28 d’avril 1685

 

Mr Roger imprime la Lettre [4] et vous en doit envoier une copie au premier[.]

 

A Monsieur/ Monsieur Bayle professeur/ en philosophie/ A Rotterdam •

Notes :

[1Il s’agit, sans doute, d’après les recherches d’E. Labrousse, d’ Abraham Faulcon, ministre réfugié à Londres, où il fut pasteur de la Savoie en 1684. C’est vraisemblablement le même Faulcon qui fut ministre de La Force de 1660 à 1669, puis à Bergerac, à Salignac et enfin, de 1675 à 1682, à Fécamp ; il aurait été naturalisé Anglais le 4 avril 1685 : voir D.C.A. Agnew, Protestant exiles from France, chiefly in the reign of Louis XIV (London 1871-1874, 3 vol.), ii.53. Il mourut peut-être peu après cette date, car on ne trouve aucune information ultérieure le concernant.

[3Le compte rendu de Bayle paraîtra dans les NRL, mai 1685, art. XII. Bayle saisit l’occasion pour y défendre, à propos de l’Angleterre, une thèse qui sera reprise dans la lettre de Paets, en septembre : « Les protestans n’ont jamais eu une plus belle occasion de prouver qu’ils ne se vantent pas à tort d’être fidèles à leur souverain, quelque religion qu’il suive ; et rien ne doit les engager à laisser perdre cette occasion favorable de se laver de tout reproche. »

[4Robert Roger devint membre de la guilde amstelodamoise des libraires imprimeurs le 19 mai 1682 : voir I.H. van Eeghen, De Amsterdamse boekhandel, 1680-1725 (Amsterdam 1960-1978, 5 vol.), v.339.

Accueil| Contact | Plan du site | Se connecter | Mentions légales | icone statistiques visites | info visites 261191

Institut Cl. Logeon