Lettre 606 : un correspondant anonyme à Pierre Bayle
Notes :
[1] Juvénal, Satires, ii.63 : « il épargne les corbeaux et poursuit les colombes de sa critique ».
[2] Formule tirée de l’Evangile selon saint Mathieu, 23,25.
[3] Le théâtre Guénégaud désigne ici la troupe de la Comédie française, constituée en 1680 par la fusion des troupes de Molière et de l’hôtel de Bourgogne. En effet, la salle de la Comédie française était celle de l’hôtel de Nevers (l’actuel hôtel des Monnaies), qui avait été acheté par Henri de Guénégaud à Marie de Gonzague de Clèves, veuve du duc de Nevers ; c’est dans ce même hôtel que s’était tenu le célèbre salon de M me Du Plessis-Guénégaud (sur lequel, voir le Dictionnaire de Port-Royal, s.v.). Si les pièces enregistrées comme faisant partie du répertoire de la Comédie française à cette époque sont surtout celles de Corneille, de Racine et de Molière, la mention des farces concernant les conversions forcées est digne de foi. D’ailleurs, plusieurs pièces jouées dans les collèges vers cette même date concernaient la conversion des huguenots : voir L. Desgraves, Répertoire des programmes des pièces de théâtre jouées dans les collèges de France (1601-1700) (Genève 1986), p.26, n° 18 : L’Hérésie détruite en France par le zèle et la piété de Louis le Grand (Avignon 1686, 4°) ; p.30, n°4 : L’Hérésie exterminée, pastorale (Beauvais 1686, 4°) ; p.34, n° 6 : L’Hérésie de Calvin exterminée de la France par Louis le Grand (Blois 1688, 4°) ; p.92, n° 9 : Le Triomphe de la modération, ballet du 13 août 1685 au collège d’Harcourt ; p.112, n° 166 : Gabriel-François Le Jay, S.J., Le Triomphe de la religion sous Louis le Grand (Paris 1687, 12°) – au collège de Clermont ; p.123, n°9 : Amurath ou le triomphe de la religion chretienne (Paris 1686, 4°) – au collège de La Marche ; p.138, n° 64 : Declinationes Calvinianæ, seu regii zeli triumphus, drame donné fin février 1686 par le Père Jean Masselot au collège des jésuites à Pont-à-Mousson.