Lettre 623 : Gregorio Leti à Pierre Bayle
Notes :
[1] Aucune des lettres de Bayle adressées à Gregorio Leti ne nous est parvenue.
[2] Bayle avait dû se justifier de quelques termes trop durs dans son projet de compte rendu de l’ Historia genevrina, termes que Leti l’a prié de corriger dans sa lettre du 26 mars 1686 (Lettre 542) et que Bayle a effectivement adoucis dans les NRL du mois de mars 1686, art. IX.
[3] Fabrice Burlamacchi, Benedict Calandrini et François Turrettini furent les trois pasteurs de la « cabale italique » (protestants italiens originaires de Lucques) que Bayle connut à Genève et qu’il mentionne dans sa correspondance : Leti considère que ce sont les auteurs des persécutions qu’il a subies à Genève : voir H. Bost, Pierre Bayle, p. 61, 68, et Lettre 542 n. 4. Sur Burlamacchi, dont l’érudition avait impressionné le jeune étudiant, voir Lettre 11, p. 49-50 et n.50 ; sur Turrettini, voir Lettre 10, n.16. Après avoir exercé son ministère aux Provinces-Unies, Benedict Calandrini (1639-1720) était devenu pasteur de l’Église italienne de Genève en 1662, puis pasteur ordinaire à Genève en 1664 ; il devint professeur de théologie à l’Académie en 1690.
[4] La lettre de Bayle à Leti est perdue.
[5] « il faut écouter aussi l’autre partie ».
[6] Jean-Louis Burlamacchi (1661-1728) ayant fait des « remarques satiriques » sur la souplesse excessive de Leti à l’égard de l’Eglise catholique, Leti se justifie en citant ses livres les plus durs contre le catholicisme (voir ci-dessous, n.7), afin de prouver que « jamais aucun protestant avoit tant escrit contre Rome et avec des expressions plus fort[es] que moy ».
[7] Gregorio Leti, Il Nipotismo di Roma, o vero relatione delle raggioni che muovono i Pontefici all’aggrandimento de’nipoti, del bene e male che hanno portato alla Chiesa, doppo Sisto IV sino al presente (s.l. 1669, 32°, 2 vol.), traduit sous le titre : Le Népotisme de Rome, ou relation des raisons qui portent les papes à aggrandir leurs neveus, du bien et du mal qu’ils ont causé à l’Eglise depuis Sixte IV jusqu’à maintenant [...] et d’où vient que les familles des papes n’ont pas pu subsister longtemps avec éclat (s.l. 1669, 12°, 2 vol.) ; Il Cardinalismo di Santa Chiesa (Amsterdam 1668, 12°) ; Il Sindicato di Alasandro VII. Con il suo Viaggio nell’altro Mondo (s.l. 1667, 12°), traduit sous le titre : Le Syndicat du pape Alexandre VII avec son voyage en l’autre monde (s.l. 1669, 12°) ; La Strage de’riformat’innocenti : opera composta e divisa in vari discorsi academici (Geneva 1661-1663, 4°) ; Vita di donna Olimpia Maldachini che governo la chiesa durante il ponteficato d’Innocentio X cioe doppo l’anno 1644 fino all’anno 1655 scritta dall’abbate Gualdi (Cosmopoli 1666, 12°), traduit sous le titre : Histoire de donna Olimpia Maldachini, escrite par l’abbé Gualdi (Leyde 1666, 12°).
[8] La syntaxe de Leti est difficile à suivre : « menacer de dénoncer l’auteur auprès de M. de La Pierre » n’aurait guère eu de sens (voir ci-dessous) ; il faut peut-être entendre « menacer de dénoncer l’auteur à l’exemple de M. de La Pierre ». En effet, Marc-Conrad Sarrasin (ou Sarasin), marquis de La Pierre, réformé, était un descendant de la branche aînée de la famille de Philibert Sarrasin, originaire de Saint-Aubin dans le Charolais ; celui-ci s’était converti au protestantisme et s’était exilé à Genève en 1550. Fils de Philibert Sarrasin, sieur de La Pierre-Durette en Beaujolais, maitre d’hotel de Louis XIII, Marc-Conrad devint conseiller en la Chambre de l’Edit à Grenoble ; ayant voulu quitter le royaume après la suppression de la Chambre, au moment de la Révocation de l’Edit de Nantes, il fut arrêté à la frontière à Landrecy et fut fait prisonnier à Cambrai ; transféré au château de Pierre-Encise à Lyon, il y fut gardé pendant plusieurs années avant d’etre expulsé aux Pays-Bas. Il mourut à La Haye en 1698. En 1641, il avait épousé Marthe, fille de Gabriel Humbert et de Michée Roset, dont il eut deux fils, Gabriel et Alexandre-Louis. Voir E. Arnaud, Histoire des protestants du Dauphiné (Paris 1875-1876) ; J.A. et J.B.G. Galiffe , Notices généalogiques sur les familles genevoises depuis les premiers temps jusqu’à nos jours (Genève 1829-1892, 7 vol. ; reprint 1976), s.v. ; Haag, art. « La Pierre » et « Sarrasin ».
[9] C’est-à-dire, je n’aime pas les hypocrites.
[10] Il semble possible qu’il s’agisse ici d’une déformation du terme néerlandais
[11] Leti avait plusieurs ouvrages en cours de composition à cette date ; il s’agit ici peut-être de sa Monarchie universelle de Louis XIV (Amsterdam 1689, 12°, 2 vol.), ou de son ouvrage plus ambitieux dans le même sens : Teatro gallico, o vero la Monarchia della real casa di Borbone in Francia, sotto i regni di Henrico IV, Luigi XIII, et Luigi XIV, ma più in particolare della vita, allevamento, progressi [...] del regnante rè, detto Luigi il Grande (Amsterdamo 1691-1697, 4°, 7 vol.).
[12] Marie Leti, la fille de Gregorio, devait épouser Jean Le Clerc en 1691, après sept ans d’attente ; elle fut une compagne intelligente et dévouée. Le couple eut quatre enfants, tous morts en bas âge.