Lettre 690 : Jacques Du Rondel à Pierre Bayle

• [Maastricht, début 1687 [1]]

De quelque maniére que ce soit, je vous supplie, mon cher Monsieur, que j’aye l’ouvrage de Tollius [2], vel clam, vel vi, vel precario [3]. Que si cela ne se peut, ayez la bonté de me mander* s’il me dit bien des injures ou des duretez, et s’il me refute en diable. N’y auroit il pas moyen de corrompre l’imprimeur et d’avoir les feuilles qui me concernent[?] Je donnerois un bon escu, quoy que je n’aye guéres d’argent. De quoy diable s’advise Tollius d’écrire contre moy, au bout de trois ans ? •

Notes :

[1Le présent billet date certainement du début de l’année 1687, car Du Rondel y réclame l’ouvrage de Tollius, qui fait l’objet également de sa lettre du 19 février 1687 (Lettre 691). L’ordre exact des Lettres 690 et 691 reste cependant incertain.

[2Jacob Tollius (1630-1696) était un philologue et alchimiste. Il voyagea à travers l’Europe, fut professeur d’humanités à l’académie de Duisbourg, inspecteur des mines d’Allemagne et d’Italie pour l’électeur de Brandebourg, maître d’école à Utrecht. Il édita et traduisit les auteurs grecs et latins, en particulier le De calumnia de Lucien de Samosate ([Leiden] 1677, 24°) en grec et en latin. Il s’agit ici de son ouvrage Fortuita, in quibus præter critica nonnula, tota fabularis historia græca, phœnicia, ægyptiaca, ad Chemiam pertinere asseritur (Amstelædami 1687, 8°), où il s’en prend à l’explication d’une « antique » par Du Rondel : sur le détail de ce débat, voir Lettre 691, n.7.

[3« ou par des moyens cachés, ou par force, ou par des prières ».

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