Lettre 838 : Pierre Bayle à Gilles Ménage

[Rotterdam, le 13 décembre 1691]

 

Texte inconnu.

[Il se plaint que la poste ouvre les lettres qui lui sont adressées et ne les lui remet qu’avec beaucoup de retard. Il parle ensuite d’une Histoire d’Angleterre à laquelle travaille Mr de Larroque [1] [ sic], il se demande si cet auteur pourrait lui donner des renseignements sur Anne, Marguerite et Jeanne Seymour [2]. Il parle de la mort de M. de Montmaur et désire savoir la date exacte du déces de ce type du parasite [3]. Projets d’un libraire de Leipzig [4] « qui a dessein de mettre l’Allemagne en réputation par de bonnes éditions grecques et latines » [5].]

 

[Résumé de la même lettre qui complète et rectifie la notice précédente.]

[Il parle de l’ Histoire d’Eleonore de Guyenne, composée par un réfugié à Berlin, Mr de Larrey, qui a déjà donné une Vie d’Auguste et prépare une Histoire d’Angleterre [6]. Il désire connaître l’époque de la mort du parasite Montmaur [7]. Un libraire de Leipzig va publier un Pausanias avec notes de Casaubon [8]. « Mr Arnauld qui est à peu près de votre âge se signale tous les jours par des livres polémiques ; il a publié des Difficultées proposées à Mr Steyart [9] dans lesquelles il justifie la version de Mons » [10].]

Notes :

[1Il s’agit non pas d’un projet de Daniel de Larroque, mais d’ Isaac de Larrey : voir ci-dessous, n.6.

[2Bayle recueille des informations destinées à l’article consacré aux trois sœurs Seymour dans le Projet et fragmens d’un dictionaire critique : voir Lettre 864, n.2.

[3Pierre de Montmaur (1576-1650), S.J., poète néo-latin fut nommé en 1623 professeur de grec au Collège royal ; il mourut le 22 mars 1650. Il se singularisait par une maigreur extrême et par un appétit féroce et se désignait lui-même comme « le plus grand parasite que la terre ait jamais porté ». En 1643, Jean-François Sarasin lança la guerre contre le « parasite pédant » par sa satire Attici secundi G. Orbilius Musca, sive bellum parasiticum, satira (Parisiis 1644, 4°), et il fut rejoint par l’avocat Charles Feramus, Ménage, Scarron et Sorel ; cette guerre provoqua la publication de la célèbre satire Parasite mormon, histoire comique (s.l. [Paris] 1650, 8°), définie par C. Nédelec comme « un extravagant mélange de prose et de poésie, de genres doctes (apophtegmes et problèmes, discours pro et contra...) et de descriptions réalistes du petit peuple de Paris, de discussions littéraires et de pointes, calembours et jeux de mots » : voir C. Nédelec, « Le burlesque au Grand Siècle : une esthétique marginale », XVII e siècle, 224 (2004), p.429-443 ; de la même, Les Etats et empires du burlesque (Paris 2004).

[4Voir la précision apportée par le résumé suivant et ci-dessous, n.8 : il s’agit de Thomas Fritsch.

[5Résumé de la lettre dans le Fichier Charavay, xiii.403v°. La lettre a été vendue par Sotheby’s le 9 juin 1909.

[7Sur le parasite Pierre de Montmaur, voir ci-dessus, n.3.

[8Il s’agit sans doute de l’édition de Pausanias publiée par Thomas Fritsch à Leipzig quelques années plus tard : Pausaniae Graeciæ descriptio accurata, [...] cum latina Romuli Amasaei interpretatione. Accesserunt Gul. Xylandri et Frid. Sylburgii annotationes, ac novae notae Joachimi Kuhnii (Lipsiae 1696, folio). Sur la lecture par Casaubon de l’édition de Pausanias établie par Friedrich Sylburg (1536-1596), voir H. Parenty, Isaac Casaubon helléniste (Genève 2009), p.84.

[9Sur cet ouvrage d’ Antoine Arnauld qui venait de sortir, voir Lettre 831, n.5.

[10Résumé publié dans la Revue des autographes, février 1885, n° 19.

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