Lettre 982 : Charles Drelincourt à Pierre Bayle

[Leyde, le] 21 may [16]94

Me voila de retour de La Haie, peu satisf[ait] de ma négociation ; car n’aiant pu dire à Mylord de P. [1] ce q[ue] je devois, je me suis contenté d’un Plesset [2]. Mais, ce placet, ne me découvre point les pensées du personnage, s’il a quelq[ue] penchant à nous servir, ou non.

On lit ces sortes de requêtes, puis on les brusle, sans y rép[ondre]. Mais je tacherai d’aposter quelcuns [ sic] qui en sollicite l’éxécution.

Que faire, dans un tel ac[c]ablem[en]t d’af[faires] par le peu de sejour de S[a] M[ajesté] [3] à La Haie ?

Un feu violent ne se peut cacher ; je ferai donc éclater toûjours soit à la Cour, ou ailleurs, l’ard[eu]r de mon zéle pour l’ill[ustre] Mons r Bayle, q[ue] j’honore de toutes les puissances de mon ame. •

Notes :

[1Puisqu’il est question plus loin du séjour de Guillaume III à La Haye, on peut penser qu’il s’agit ici de Hans Willem Bentinck, Lord Portland : sur lui, voir Lettre 778, n.16. Drelincourt semble avoir saisi l’occasion de la visite de Lord Portland à La Haye, dans la suite du roi Guillaume, pour se charger d’une mission en faveur de Bayle : il s’agissait certainement de défendre Bayle contre les accusations qui avaient entraîné son renvoi de l’Ecole Illustre.

[2L’orthographe du mot ne fait aucun doute : il est écrit avec une capitale et souligné par Drelincourt. Puisque le mot placet est également souligné, il s’agit sans doute d’un jeu de mots sur le nom d’un membre de la suite de Guillaume III ou d’un collaborateur de Lord Portland.

[3Guillaume III d’Orange, roi d’Angleterre.

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