XVIII. Annexe5. Lettre : à
Annexe V
Les premières éditions du Dictionnaire historique et critique
Le présent dossier comporte les sections suivantes :
– la liste des éditions du Dictionnaire jusqu’en 1750 ;
– la description bibliographique précise de ces éditions ;
– le tableau des articles parus dans ces mêmes éditions.
Il sera ainsi possible de repérer aisément à quelle date tel article a paru et dans quelle édition. Les différents suppléments sont également pris en compte.
Ce dossier a été établi par Jean-Michel Noailly avec l’aide de Fabienne Vial-Bonacci en utilisant en priorité les exemplaires originaux conservés à la Bibliothèque Municipale de Lyon mais également des exemplaires de bien d’autres bibliothèques françaises et étrangères. La complexité des éditions successives du Dictionnaire rend toujours possible l’existence éventuelle de particularités qui nous auraient échappées à la vue des seuls exemplaires consultés.
La publication du Dictionnaire a été une entreprise complexe, qu’on peut suivre à travers la correspondance. L’ambition de Bayle avait été annoncée dans son Projet et fragmens d’un dictionnaire critique (Rotterdam, Reinier Leers, 1692, 8°), mais le format et le style des articles furent considérablement modifiés dans le Dictionnaire définitif. Nous avons tenu compte de la double composition du premier volume de la première édition de 1697, rendue nécessaire par la demande du public. Les deux compositions, parues en octobre 1696, portent la même adresse bibliographique : Rotterdam, Reinier Leers 1697, en deux volumes in-folio. Le succès fut immédiat.
L’accueil enthousiaste du public incita les libraires français à demander un Privilège pour faire imprimer une deuxième édition en France, mais le rapport de l’abbé Renaudot incita le chancelier Louis Boucherat à interdire l’impression et la diffusion du Dictionnaire dans le royaume. Une deuxième édition sortit, le 27 décembre 1701, chez Reinier Leers à Rotterdam, en trois volumes in-folio, avec des additions considérables et des Eclaircissements, qui répondent aux objections soulevées par le consistoire de l’Eglise wallonne de Rotterdam : Eclaircissement sur les athées, ... sur les manichéens, ... sur les pyrrhoniens, ... sur les obscénités. Bayle avait d’abord entretenu l’idée que la deuxième édition ne comporterait que des additions en un volume distinct, permettant aux acheteurs de la première édition d’éviter d’acquérir une nouvelle édition complète. Cependant, les dimensions de ces additions et des nouveaux articles rendaient ce projet impossible : entre la première et la deuxième édition, l’ouvrage avait pratiquement doublé de volume. Cette deuxième édition, publiée par Reinier Leers en 1702 à Rotterdam en trois volumes in-folio, fut alors reprise par les imprimeurs genevois Fabri et Barrillot en 1715.
En 1720, Prosper Marchand fit paraître son édition, imprimée par Michaël Böhm (successeur de Reinier Leers) à Rotterdam en quatre volumes in-folio. Cette édition contient de nombreux articles posthumes, dont une partie se trouvent à la fin du t. IV, suivis par des remarques critiques de plusieurs érudits ; les ajouts propres à chaque édition sont signalés par des symboles typographiqes différents. La version intégrale de l’art. « David » se trouve à la fin de la lettre D. Les ajouts de cette édition furent aussitôt repris par les éditeurs genevois en un volume distinct publié en 1722.
Pierre Des Maizeaux, ayant été trahi par Marchand, avec la complicité des imprimeurs Fritsch et Böhm, dans l’édition de la correspondance de Bayle en 1714, fit alors paraître son édition de la correspondance, considérablement augmentée, en 1729, contribua à l’édition des Œuvres diverses entre 1725 et 1731 et fit publier son édition du Dictionnaire, accompagné de sa Vie de Mr Bayle, en 1730 à Amsterdam et Leyde en quatre volumes in-folio. Cette édition contient de nouveaux ajouts posthumes intégrés dans le corps de l’ouvrage ; les articles ajoutés en 1720 par Marchand sont insérés à leur place dans l’ordre alphabétique ; les « remarques critiques » sont placées à la suite des passages concernés ; les stratifications des éditions précédentes ne sont plus signalées.
Les éditions ultérieures – celle de Trévoux de 1734, celle de Bâle de 1738, la nouvelle édition de Des Maizeaux à Amsterdam en 1740 et celle de Beuchot en 1820 – n’apportèrent pas de nouveaux textes de Bayle, mais accompagnaient le texte des articles bayliens de commentaires critiques de différents auteurs. Pour cette raison, nous arrêtons notre tableau à l’édition de 1730. Les informations relatives aux éditions ultérieures – ainsi que la reproduction des ornements de toutes les éditions – seront publiées sur notre site : http://bayle-correspondance.univ-st....
Quelques indications sont nécessaires à la lecture des informations et des tableaux de ce dossier. Tout d’abord, nous suivons l’ordre de parution des articles de Bayle et non pas l’ordre alphabétique moderne. Outre quelques accidents dans l’ordre baylien, il assimile le I et l’Y : nous respectons son ordre sur ce point.
Nous indiquons dans la colonne de l’édition de 1720 les ajouts du Supplément en annexe du quatrième tome : voir, par exemple, les articles « Adam, Jean », « Agrippa (Henri Corneille) », « Ailli (Pierre d’) », etc.