A Pierre Bayle, Rotterdam
Pardonnez, très indulgent ami, l’homme très occupé que je suis et souvent assez pressé, de ne répondre absolument rien à certaines choses ou de ne répondre que laconiquement à d’autres [1]. Il ne me reste qu’à vous remercier dans cette lettre pour l’envoi de la vraie lettre de Noris [2]. J’ai cru voir dans le fait que je ne m’en souvenais pas du tout une raison suffisante pour croire que je l’avais reçue et j’ai répondu dans ce sens au sujet du livre de Chevillier [3] :
Au revoir chère et aimable tête. Ma mère m’ordonne de vous saluer de sa part aussi bien que de la mienne. Votre toujours dévoué et affectueux
Donnée à Gouda, le jour même des Calendes d’août 1696
Notes :
[1] Almeloveen réplique à la lettre de Bayle de même date (Lettre 1144), qui répondait à celle du 30 juillet (Lettre 1141) : Bayle s’étonnait qu’Almeloveen ne mentionnât pas la lettre de Noris et peinait à comprendre sa formule « Chevillerius evocatus adcurret ».
[2] Bayle s’était trompé de lettre lors de son premier envoi ; il venait d’envoyer une nouvelle fois la « vraie » lettre de Noris : voir Lettres 1109, n.21, et 1144, n.3.
[3] Au sujet du livre d’ André Chevillier sur les origines de l’imprimerie à Paris, voir Lettre 1045, n.1. Almeloveen avait employé cette formule ambiguë : « Chevillerius evocatus adcurret » dans sa lettre du 30 juillet (Lettre 1141, n.5).
[4] Bayle avait annoncé l’envoi de la réponse de Charles Drelincourt sur la définition du mois d’ Agrianus : voir Lettre 1136, n.8. La lettre de Drelincourt est perdue. Il devait mourir le 31 mai 1697.
[5] Sur l’ouvrage de Chevillier, voir ci-dessus n.3. Bayle reviendra sur ce quiproquo dans sa lettre du 15 août (Lettre 1150).