Lettre 476 : Pierre Bayle à Pierre Salbert de Marcilly
Je croiois mon tres cher Monsieur, ne vo[us] ecrire pas aujourdhui et j’en parl[ois] sur ce pied là au s[ieu]r Troyel frere de feu votre hote [1], mais ayant relu la derniere lettre de notre ami [2] je me retracte, il importe que vous la voiiez incessamment et que vous lui ecriviez que son ouvrage sera pret pour quand il le souhaite, ce que je ne lui ai pas fait esperer lors que je lui ai ecrit avant votre dernier billet. Voiez aussi je vous prie si vous racommoderez 2 endroits dont je lui ai parlé [3][ :] l’un est sur Lucrece, quand il dit qu’elle voulut etre homme etc l’autre est dans une citation de Montagne. Je suis en attendant l’honneur de vous voir votre tres humble serviteur.
A Monsieur/ Monsieur de Marsilli/ chez Mr Troyel libraire à la/ sale à La Haye •
Notes :
[1] Abraham Troyel (1649-1706), fils aîné de Jean Troyel, un cordonnier français qui se maria à La Haye en 1649, avait quatre frères. Il devint libraire-imprimeur à La Haye, et fit prospérer ses affaires après son mariage avec Marthe de Lo en 1684. A partir de 1686, il devint l’imprimeur privilégié de Jurieu. Voir E.F. Kossmann, De boekhandel te ’s-Gravenhage tot het eind van de 18 de eeuw (’s-Gravenhage 1937), p.410-414. La lettre que lui avait adressée Bayle ne nous est pas parvenue.
[2] « notre ami », auteur d’un ouvrage où il est question de Lucrèce : il s’agit apparemment de Jacques Du Rondel, dont les Réflexions sur un chapitre de Théophraste (Amsterdam 1685, 12°), allaient paraître chez Abraham Wolfgang. Bayle en donnera le compte rendu dans les NRL, décembre 1685, art. V.
[3] La lettre où Bayle fait état de ses objections à certains passages des Réflexions de Du Rondel est perdue ; Du Rondel les avait évoquées de façon assez vague dans sa lettre du 12 septembre (Lettre 465).
