Lettre 159 : Pierre Bayle à Joseph Bayle
Je receus lundi dernier 31 oct[obre] votre lettre du 10[,] m[on] t[res] c[her] f[rere] , et je fus confirmé dans la pensée où celle du p[remi]er sept[embre] m’avoit mis [1], que le refus de Mr Ys[nard] avoit eté cause que mes reponses ont eté tout à fait perdues [2]. Je vous ay ecrit fort amplem[en]t le 15 juillet peu de tems apres avoir receu v[ot]re depeche du 24 juin [3], et je croyois etre en droit de vous faire des reproches co[mm]e ayant mal tenu la parole q[ue] vous m’aviez donnée d’ecrire tous les 15 jours. L’experience m’a fait voir que j’eusse eté mal fondé à vous en faire puis que je m’appuyé sur une supposition fausse, à savoir q[ue] mes lettres vous avoient eté rendues ; cela meme vous doit apprendre à etre plus reservé quand il s’agit de porter son jugem[en]t sur quelque chose. La maxime de Descartes e[st] la plus raisonnable du monde que pour eviter de se tromper il n’est rien tel que de suspendre son jugement jusqu’à ce qu’on ait examiné les choses avec la derniere exactitude, et qu’il n’y a point de source d’erreurs plus feconde que la precipitation de juger [4][,] mais sans tant de moralitez, aviez vous assez bien pensé à ce que vous ailliez ecrire lors que vous debutez par me taxer d’une mesquinerie la plus sordide qui se puisse voir ; bien vous en prend que je sois un amy de cœur et à toute epreuve, car sans cela je ne vous pardonnerois pas cette injustice criante [5].
Passons à d’autres choses. J’ecrivis il y a 8 ou 10 jours à m[on] t[res] h[onoré] p[ere] et à m[on] t[res] c[her] f[rere.] Il y avoit aussi quelques lignes po[ur] vous [6], ce n’est qu’un avantcoureur d’une
Mr Claude a ecrit à tous les membres du colloq[ue] et de l’academie pour leur recommander son fils et une autre fois p[ou]r les remercier des offices qu’ils luy avoient rendus, vous conclurrez de là q[ue] j’ay eu 2 lettres de ce grand homme [22]. Le fils de Mr Claude m’a attiré encore une lettre de Mr l’abbé de Marolles [23]. Voicy comment.
Je luy donnai un memoire pour s’informer de l’histoire de France de cet abbé, et po[ur] avoir un catalogue de ses œuvres. J’inserai de grands eloges dans le memoire. On lui leut cela (car Mrs Claude ont de grandes liaisons avec l’ abbé de Villeloin) on ajouta / • quelque petite loüange pour moi on l’assura que j’avois pour lui la plus grande veneration du monde, il y repondit si bien qu’il chargea Mr Claude de m’envoyer de sa part les derniers traittez qu’il a mis au jour, q[ui] sont la traduction en vers de Stace, et quelques lettres en prose sur les reliques, les images la deffense de lire l’Ecriture en langue vulgaire etc [24][.] Il dit des choses assez fortes, mais il les adoucit dans la suitte pour ne choquer pas l’Eglize romaine, je n’ay pas manqué de le remercier, et il m’a fait l’honneur de me repondre d’une maniere fort honnete. C’est dommage que la vieillesse l’a bien changé.
Mais je viens à votre lettre et vous dis q[ue] j’approuve fort la pensée où vous etes de vous bien anchrer dans la theologie avant q[ue] de voyager ; dans ma lettre du 25 oct[obre] [25] je vous temoignois deja que c’etoit fort mon conseil, et du reste asseurez vous qu’il ne tiendra pas à mes soins et sollicita[ti]ons que vous ne trouviez une condition* à Geneve et ailleurs, et ne douttez pas [n]o[n] plus que je ne vous fasse connoitre aux p[e]r[sonn]es, que vous me marquez. Je l’ay deja fait à l’egard de Mr Gaillard, mais c’est un homme qui ne repond presq[ue] jamais aux lettres qu’on lui ecrit, ainsi n[ot]re commerce n’est pas fort frequent. Pour la maniere d’etudier en theologie je vous renvoye à mon p[ere] et à mon f[rere] qui en savent plus q[ue] moy, profitez de leurs lumieres et tachez de vous rendre le plus universel qu’il se pourra sans prejudicier à la maitresse science q[ue] vous avez deja envisagée [26]*.
J’ay un plaisir incroyable de ce q[ue] vous me mandez de l’ action* de n[otre] f[rere] pend[an]t la tenue du synode [27] ; et du grand succez qu’il a eu. De la maniere que vous en parlez il semble qu’on ait preché 3 fois dans un jour, car vous dites q[ue] Mr La Vergne [28] fit l’ouverture le dimanche matin, Mr Larriviere [29] precha l’ apresdinée* tres bien et m[on] frere precha le soir avec tout le succez etc[.] J’ecrirai à Mr Perou au p[remi]er jour [30] et je suis bien aise de ce qu’il a ouy precher m[on] f[rere.] Apprennez moi si vous croyez qu’il sache mon affaire [31].
Vous me dites que si vous allez à Mont[auban] vous m’ecrirez des billets par la poste, en quoi sans doutte • il y a erreur et quant au fait et quant au droit. Quant au fait parce que vous ne specifiez q[ue] ce seront des billets sinon afin de me faire comprendre que le port en sera petit, or je vous apprends qu’un billet de 10 lignes coute autant qu’une feuille de papier qui ne fait qu’une lettre. Le port d’une simple lettre n’est pas different soit qu’elle soit petite ou grande, c’est seulem[en]t quand on soubçonne qu’il y en a plusieurs ou du moins plusieurs feuilles, q[ue] l’on augmente la taxe [32]. Quant au droit parce que vous supposez à tort que pour me rendre vos lettres plus agreables il faut qu’elles coutent peu de port ; je vous asseure que je ne depense en rien avec plus de plaisir qu’en port de lettres. Ainsi ne • vous amusez pas à ecrire des billets[,] remplissez 3 ou 4 pages. /
Le regim[en]t du Mayne, autrefois de Turenne, ayant sejourné icy quelque mois, j’y ay veu un capitaine nommé Du Teil neveu de Mr Gaches [33] ; je le croy frere de Mr Lacam l’amy de mon f[rere]. Je n’ay point voulu eclaircir cela, pour la raison que vo[us] pouvez vous imaginer. Une autrefois j’ay soupé avec un capitaine d’infanterie au regiment d’Artois qui logea une nuit ches Mr Neveu mon hote, qui s’appelloit La Graulet, du pays de Foix [34]. Nous nous reconnusmes en general pour Gascons, mais sans approfondir rien davantage.
Je louë Dieu de ce q[ue] v[ot]re synode s’est tenu si tranquillem[en]t. Mr Jurieu n’a leu l’ecrit de Mr Isarn que par cy par là, et n’en fait pas grand cas, il n’y trouve ni de l’esprit, ni de l’elocution ni du tour, et il pourra bien etre qu’il n’en achevera jamais la lecture. L’ autheur sera bien mal payé s’il s’etoit imaginé qu’il deviendroit le tenant d’une fameuse dispute contre un des p[remi]ers ho[mm]es de n[ot]re communion [35].
Je suis bien aise de ce q[ue] la paix vous delivrera de l’importunité des quartiers* d’hyver. J’ay leu dans la reponse de m[on] f[rere] [36] qu’il y a une veuve du chevalier de Paillez, de laquelle il m’apprend un second mariage ; expliquez moi que sont devenus Mrs de Paillez, Capens etc [37] et si cette famille e[st] fort ancienne dans le pays et est originaire de quelque autre province.
J’ay leu depuis 2 ou 3 jours un livre où il y a infiniment de l’esprit. L’autheur s’appelle Mr Lamy, medecin de Paris. Ce sont des Discours anatomiques accompagnez de quelques lettres et de quelques reflexions [38] ; il a souvent avancé contre le sentiment de l’Ecole de medecine que toutes les parties de l’homme n’ont pas eté destinées aux usages ausquels elles servent par la sage providence de Dieu, que Dieu s’est sans doutte proposé quelque fin en faisant tout ce qu’il a fait, mais que ce n’est pas à l’ho[mm]e à determiner quelle peut etre cette fin, qu’ainsi s’il a donné des mains à l’homme ce n’est pas afin qu’il s’en servit, mais que les hommes voyant des mains sur eux qui etoient propres à divers usages, les y ont fait effectivem[en]t servir, ça eté autrefois la pensée de Democrite et d’ Epicure. Il dit aussi qu’il y a dans l’homme des parties dont on ne sauroit montrer l’usage et qui pouvoient etre mieux, et que c’est un conte q[ue] de s’imaginer q[ue] l’homme soit le roy des animaux, qu’il manque de plusieurs avantages qui le rendroient plus parfait qu’il n’est, par exemple qu’il ne sauroit voler [39]. Ces sentimens luy ont attiré beaucoup d’adversaires et entre autres un medecin de Bourdeaux de la Religion nommé Galatheau, qui a ecrit contre lui po[ur] montrer q[ue] l’ho[mm]e est veritablement le roy des animaux et qu’il n’a peu ni deu voler [40]. J’ay veu la reponse q[ue] luy a faitte Mr Lamy qui est la plus piquante* du monde et qui le tourne en ridicule cruellem[en]t [41]. Mr Huet a fait imprimer des lettres sur L’Origine des romans ; j’en avois deja veu une dediée à Mr de Segrais [42] : J’ay leu des lettres imprimées contre La P[rincesse] de Cleves [43] qui en font une critiq[ue] fort delicate. Mes baisem[ain]s au cher cousin de Naudis [44]. Vous ecrivant c’est co[mm]e si j’ecrivois à m[on] p[ere] et à m[on] f[rere]. Tout à eux et [à vous][.]
Notes :
[1] La lettre du 1 er septembre est perdue, ainsi que celle du 10 octobre.
[2] Il apparaît donc qu’ Isnard avait refusé de payer le port d’une lettre arrivée de Sedan, ce qui engage à supposer que Joseph Bayle avait eu l’indélicatesse de ne pas rembourser son cousin quand le même cas s’était présenté antérieurement.
[3] Voir Lettre 153, datée du 16 juillet 1678, où Bayle déclare répondre à la lettre de Jacob du 25 juin ; cette dernière est perdue.
[4] Sur les erreurs causées par la précipitation, voir Descartes, Discours de la méthode, éd. C. Adam et P. Tannery (Paris 1974), vi.15 et 18.
[5] Voir Lettre 151, p., et Lettre 154, p.. Rappelons que c’était le destinataire d’un envoi qui en payait le port, ce qui explique que Bayle ait pu soupçonner son frère cadet de croire dictés par l’avarice les conseils qui lui étaient prodigués quant au choix judicieux de la poste ou de la messagerie selon la nature de ses envois.
[6] Nous conjecturons que Bayle fait allusion ici à la Lettre 157 ou à la Lettre 158, toutes deux fragmentaires et qui ont pu être adressées à l’origine à Jean et à Jacob Bayle.
[8] Ce billet n’a pas été conservé, sans doute parce qu’une lettre ultérieure (voir Lettre 160) allait être si détaillée sur le même sujet.
[9] La Lettre 128, p.365, avait mentionné cette Décade de sermons sur divers textes (Sedan 1676, 8°) de Louis Le Blanc de Beaulieu, en la jugeant décevante et indigne de son auteur. Cette appréciation défavorable n’avait pas détourné Joseph Bayle de souhaiter l’ouvrage. Quant au livre de Jurieu contre Isaac d’Huisseau, voir Lettre 113, n.9.
[10] La lettre de Claude à Jean Du Bourdieu allait être imprimée plus tard, dans le Traité en forme de lettres à un ami, sur la lectures des Pères et la justification par J[ean] C[laude] M[inistre] D[u] S[aint] E[vangile] (Amsterdam 1685, 12°), p.113-191, en seconde partie du texte de Jurieu, Ouverture de l’Epître aux Romains (Amsterdam 1685, 12°). Cette lettre reparut dans les Œuvres posthumes de Claude (Amsterdam 1688-1690, 8°, 5 vol.), v.123-174, avec la date de février 1677.
[11] De la correspondance de Pierre Bayle avec David Ancillon, ministre à Meaux, puis à Metz, et enfin, après la Révocation, à Berlin, n’a été conservée que la Lettre 167 du 13 avril 1679.
[12] Le texte de Claude sur l’efficace du baptême, lettre à David Ancillon datée du mois d’août 1676, figure dans les Œuvres posthumes, v.78-101.
[13] Jacob Bayle avait conjecturé qu’il existait une rivalité entre Jurieu et Merlat, qui avaient répondu l’un et l’autre à Arnauld ; il ne se trompait d’ailleurs pas en pensant que Jurieu n’avait pas une haute idée de Merlat : voir Lettres 133, n.28, et 164, n.26.
[14] Sur les études et la carrière d’ Isaac Claude, fils du pasteur de Charenton, voir Lettre 155, n.21.
[15] Sur la cérémonie d’imposition des mains pour la consécration d’un pasteur, voir Actes 6,3, et Lettre 105, n.60.
[16] Jean Claude avait acquis l’estime de Bossuet et des autorités françaises : voir Lettre 152, n.25.
[17] Henri de Massue, marquis de Ruvigny, était député général des Eglises prétendues réformées ; Simon Arnauld d’Andilly, marquis de Pomponne (1618-1699), avait succédé à Hugues de Lionne (mort en 1671) aux Affaires étrangères ; en novembre 1679, Pomponne allait être disgracié, mais il devait revenir aux affaires plus tard, en juillet 1691 : voir Dictionnaire de Port-Royal, s.v. Bayle avait donné les noms des ministres de la principauté de Sedan dans la Lettre 158.
[18] Arrêt du Conseil du 21 août 1676.
[20] Le Sermon sur la Montagne figure aux chapitres 5 à 7 de l’Evangile selon Matthieu.
[21] Cette censure était généralement d’ordre pratique : par exemple, on signalait au prédicateur qu’il se tournait toujours vers la même partie de son auditoire, ou l’on critiquait sa diction, etc. Il était rare qu’elle concernât la doctrine du pasteur, mais il arrivait qu’elle mît en cause le comportement, sinon de lui-même, du moins de ses proches : femme médisante, par exemple…
[22] Ces lettres ne se sont pas conservées.
[23] Cette lettre est également perdue, comme aussi la réponse de Bayle à Michel de Marolles ; sur celui-ci, voir Lettre 107, n.22 et le Dictionnaire de Port-Royal.
[24] Le mémoire de Bayle soumis à l’abbé est perdu ; il portait soit sur les Mémoires de Michel de Marolles, abbé de Villeloin, divisez en trois parties, contenant ce qu’il a vu de plus remarquables en sa vie depuis l’année 1600 (Paris 1656, folio), soit, plus vraisemblablement, sur son Histoire des roys de France et des choses plus mémorables qui se sont passées sous leur règne, escrite en abrégé sur le modelle des Anciens (Paris 1633, 12°). Les autres ouvrages de Michel de Marolles, que Bayle reçoit en cadeau de l’auteur, sont apparemment Les Sylves et l’Achilléïde de Stace. Avec des remarques en latin et en françois (Paris 1658, 8°) et La Thébaïde de Stace, avec les remarques en latin et en françois (Paris 1658, 8°, 2 vol.), ouvrages déjà assez anciens, et Trois essais pour la version entière de la Bible, selon l’édition qui en fut commencée dès l’année 1665 (Paris 1678, 4°). Il faut noter cependant que les traductions de Stace par Marolles sont en prose, contrairement à l’affirmation de Bayle dans cette lettre.
[25] Cette lettre est perdue.
[26] Voir Lettre 153, et n.3 : Bayle avait annoncé son intention d’écrire aux professeurs français de Leyde pour leur faire connaître la vocation pastorale de son jeune frère. Sa lettre à M. Gaillard ne nous est pas parvenue.
[27] Le synode provincial s’était tenu à Saverdun. Rappelons que Bayle avait chargé son frère d’y défendre, comme au synode de Caussade (voir Lettre 147, n.8), la réputation de Jurieu : voir Lettre 152, p..
[28] On ne sait presque rien sur cet Isaac de Lavergne, qui était pasteur à Sorrèze en 1685 et l’avait peut-être été antérieurement à Mazamet, à moins qu’il ne fût fils du Lavergne pasteur à Mazamet en 1660.
[29] Falentin de La Rivière, pasteur au Mas d’Azil.
[30] La correspondance de Bayle avec Isaac Pérou ne nous est pas parvenue.
[31] Le passage temporaire de Bayle au catholicisme : voir Lettre 155, n.17.
[32] Voir ci-dessus n.5.
[33] Le Gaches nommé ici est vraisemblablement Raymond, né à Castres, pasteur de Charenton de 1654 à sa mort en 1668 ; l’ami de Jacob est François Tirefort, sieur de Lacalm : sur ses deux personnages, voir Lettre 2, n.7 ; le frère de Lacalm serait Tirefort, sieur Du Teil. La discrétion de Bayle est dictée par sa peur d’être découvert en tant que relaps.
[34] Nous n’avons su identifier La Graulet, originaire du Pays de Foix, capitaine d’infanterie au régiment d’Artois : Pinard, viii.457, ne signale sous ce nom qu’un lieutenant au régiment d’infanterie de Gensac qui poursuivit une carrière active et devint lieutenant du roi au Château-Trompette le 6 janvier 1752.
[35] Bayle avait déjà fait sienne l’attitude dédaigneuse de Jurieu à l’égard d’ Isarn : voir Lettre 152, n.10. Sur la Réponse d’ Isarn de Capdeville à la Lettre […] touchant l’efficace du baptême de Jurieu, voir Lettre 116, n.7. Le théologien de Sedan était enclin à croire que ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui ne cherchaient qu’à profiter par reflet de sa propre célébrité : voir, par exemple, cette vision concernant Merlat, ci-dessus n.13.
[36] Cette lettre n’a pas été retrouvée.
[37] Nous ne saurions identifier plus précisément les Paillez et les Capens. On trouve au siècle au Pays de Foix un Amiel de Pailhes.
[38] Sur cet ouvrage de Guillaume Lamy, voir Lettre 150, n.19.
[39] Voir Guillaume Lamy, Discours anatomiques, second discours, éd. A. Belgrado (Paris, Oxford, 1996), p.59-64.
[40] Voir le JS du 26 avril 1677 qui recense Pierre de Galatheau, Dissertation touchant l’empire des l’hommes sur les autres animaux ; voir aussi Lettre 150, n.19.
[41] Voir Lettre 150, n.19 : en mars 1678, Bayle avait entendu parler de la réponse de Lamy à Galatheau ; maintenant il l’a eue entre les mains. Voir l’ Explication mechanique dans l’édition citée d’A. Belgrado, p.139.
[42] Sur le Traité de l’origine des romans, voir Lettre 23, n.6, et le Huitieme Memoire concernant les arts et les sciences, de Jean-Baptiste Denis du 25 avril 1672. Bayle se réfère ici à la seconde édition : Lettre de M. Huet à M. Segrais, de l’origine des romans, seconde édition (Paris 1678, 12°) ; voir le JS du 22 août 1678.
[43] Jean-Baptiste Du Trousset de Valincour (1653-1730) devint historiographe du roi et entra à l’Académie en 1699. Sur sa Lettre à Mme la marquise de xxx sur le sujet de la Princesse de Clèves (Paris 1678, 12°), voir la réédition photostatique avec Introduction par le Groupe d’études du siècle de l’Université François Rabelais (Tours 1972) et l’édition présentée par C. Montalbetti (Paris 2001). Valincour avait été élève de Bouhours, et le jésuite passa pour avoir pris une grande part à la rédaction de l’opuscule : voir la lettre de Mme de Sévigné à Bussy-Rabutin du 12 octobre 1678, ii.632-633. Notons que le Mercure galant de mai 1678 avait publié, p.111-128, une « Lettre sur la Princesse de Clèves ».
[44] Sur Jean Bruguière de Naudis, cousin de Bayle, voir Lettre 10, n.41.