Lettre 185 : Pierre Bayle à Louis Tronchin
Je vous supplie tres humblement d’agreer que pour marque de ma reconnoissance et de mon respect je vous envoye un exemplaire de quelques theses que j’ay fait soutenir il y a 2 mois. La philosophie de Mr Descartes vous est si familiere et si chere que j’ay lieu d’attendre que vous approuverez le choix que j’ay fait du sujet de ma dissertation, en prenant à tache de refuter un peripateticien violent et passionné qui n’a eu pour but que d’exterminer le cartesianisme. On sait que c’est un jesuite de Caen nommé Louis de
Au reste Monsieur, je dois vous eclaircir pourquoi je vous ecris de Paris et non de Sedan ; c’est à cause que les
votre tres humble et/ tres obeissant serviteur
Notes :
[1] Bayle a donc fait soutenir par ses étudiants, au mois d’août 1680, des thèses cartésiennes sur la transsubstantiation : elles portaient contre l’ouvrage du Père Louis Le Valois et devaient être incluses dans le Recueil de 1684 : voir Lettres 183, n.8, et 186, p..
[2] L’attitude, à cette date, uniformément hostile aux protestants, du Conseil du roi ne laissait guère d’espoir aux réformés de Sedan. Que Bayle ait été choisi pour une tentative désespérée a certainement découlé du fait que, célibataire, il lui était plus facile qu’à d’autres de quitter Sedan, mais il n’en témoigne pas moins de l’estime dans laquelle les autorités de l’académie le tenait. Sur les finances de l’académie de Sedan, voir Lettres 125, n.5, et 133, n.5.