Lettre 517 : Vincent Minutoli à Pierre Bayle
Vous étes si tôt et si bien instruit, mon cher Monsieur, de tout ce qui se passe dans ce vaste empire dont vous nous envoyez de si importantes nouvelles tous les mois, que je ne doute point que vous n’ayez déja oüi parler de la mort de l’illustre Monsieur Spon [1], laquelle vous aura été d’autant plus affligeante, qu’• il étoit tres propre à vous fournir de tems en tems de quoy grossir agreablement vôtre excellent ouvrage. Mais j’ay peine à croire que personne aît pû vous envoyer des memoires aussi sûrs pour en composer l’eloge (qu’on ne croyoit pas qui deût suivre de si prés celui que vous avez donné de Mons r son pere [2]) que ceux que j’ay pû receüillir de divers entretiens que j’ay eus pour ce sujet avec Mr Moze [3] le meilleur de ses amis et dont voicy le resultat en peu de mots.
Mr Jacob Spon naquit à Lyon l’an 1647. Comme il étoit le fils aîné d’un sçavant homme et que c’est la passion dominante des gens de lettres de les perpetüer dans leur famille, il fut destiné aux études, en quoy on ne lui fit aucune violence, parce qu’il y étoit porté naturellement ; ce fut par une education domestique qu’il en jetta les premiers fondemens, et quand l’âge de 9 à 10 ans l’eut rendu capable de porter les fatigues du voyage, on l’envoya à Geneve où il fit ses classes et sa philosophie, y étant promû l’an 1662. Il eut l’avantage outre les professeurs ordinaires qui étoient Mrs Puerari [4] et Wys [5], d’y pouvoir étudier sous le celebre Mr de Rodon [6], qui s’y étant retiré depuis peu y vivoit en homme privé, et ce qu’il y eut de considerable c’est que ce méme Mr de Rodon étoit celui qui avoit enseigné la philosophie à Mr Spon le pere. Son cours achevé il passa à Montpellier, où il poussa l’étude de la medecine sous d’habiles maîtres, comme Mrs Chicoineau, Solignac, Sanche et Durand [7], jusqu’à y étre receû docteur avec applaudissement en 1667. Etant de retour chez lui, Mr son pere eut assez de credit pour le faire aggreger au College des medecins de Lyon, ce qui se fit en 1669. Et l’intervale qu’il y eut entre sa promotion et son aggregation se passa hors du royaume par cette raison qu’étant lui méme Allemand d’extraction, il eut en veüe de se rendre principalement utile aux familles allemandes établies à Lyon, et que pour cela songeant d’aller apprendre leur langue en quelque ville d’Allemagne, il se ménagea un échange avec un des fils du fameux Mr Boecler de Strasbourg [8], chez qui apparemment il commença de se mettre en goût de ces recherches d’antiquitez à quoy il a donné ensuite une grande partie de ses soins, d’autant plus que l’illustre Mr Charles Patin [9] avec qui il avoit de si grandes liaisons, s’y trouvoit aussi en ce temps là. Il fit apres cela un tour en France, et ayant regagné sa patrie il y vivoit dans une heureuse pratique de la medecine, lors que par l’occasion du passage de Mr Vaillant antiquaire du Roy de France [10], et qui alloit en Italie à la quéte des medailles et d’autres antiquitez, il lui prit envie de se joindre à lui, ce qui fut suivi de ce beau voyage / de Dalmatie, de Grece et du Levant fait aux années 1675 et 1676, et dont il nous a donné une si charmante et si instructive description en trois volumes [11].
Ce fut par ce moyen qu’il s’enrichit de tant de belles connoissances, qu’étant de retour il étoit comme ces phioles dont on a peine à faire tomber goute à goute les liqueurs dont elles sont pleines, il ne sçavoit par où commencer de faire part au public des tresors qu’il avoit ramassez, on vid cependant outre les Voyages dont je viens de parler, et les Recherches des antiquitez de Lyon [12], qu’il avoit données auparavant, paroître les livres suivans, Ignotorum atque obscurorum deorum aræ, Réponse à la critique publiée par Mr Guillet contre ses voyages, Histoire de Geneve en 2 vol.[,] Lettre au Pere La Chaise sur l’antiquité de la religion, Recherches curieuses d’antiquitez[,] Miscellanea erudita antiquitatis in fol.[,] Aphorismi novi ex Hippocratis operbus passim collecti gr[æcis et] lat[inis] cum notis[,] Observations sur les fievres et sur les febrifuges [13].
L’histoire des sçavans vous est trop connüe, mon cher Mons r pour que vous ignoriez qu’il en prend souvent à ces grands ecrivains comme aux arbres trop feconds, qu’on voit ordinairement n’étre pas de longue vie ; c’est ce qui est arrivé au grand homme duquel il s’agit icy, et il semble qu’il apperceût venir sa fin, quand dans la lettre qu’il vous écrivit dès qu’il fut revenu du voyage qu’il fit en Guyenne avec Mr Moze, l’an 1683 [14] il vous disoit qu’il croyoit que ses Miscellanea seroient le dernier de ses livres dont il verroit la publication et il avoit raison de ne se pas promettre un fort long terme, puis que l’on remarquoit en lui de longue main tous les symptomes d’une phtisie [15] qui faisoit d’autant plus de progres pour la destruction de son corps que de quelque regime qu’il usât, et les fatigues de ses voyages et les travaux de ses études et de sa profession, sans parler de ceux de son grand commerce avec je ne sçay combien de sçavans, ne lui permettoient pas d’en reparer le déchet.
L’art avoit cependant soûtenu depuis longtems en lui la nature sur tout par l’usage du lait d’ânesse et de semblables remedes qui lui avoient été prescrits par Mr Rainssant sçavant medecin et antiquaire de Mons r de Louvoys [16], lors qu’un dernier coup et plus rude qu’il ne le faloit pour abattre un homme si usé, quoy qu’il n’eût que 38 ans, l’est venu coucher au tombeau. L’attachement sincere qu’il avoit à sa religion ne lui permettant pas de pouvoir en voir l’abolition, dans un lieu où il avoit eu le plaisir de la professer en liberté, il se retira sur la fin de 7 bre dernier en cette ville, où il ne sejourna (gardant / méme une espece d’incognito et ayant pris un appartement chez un ami hors des murs) que pour attendre Madame sa mère et une de ses sœurs, qui y arriverent quinze jours apres car soit qu’il crût que le lieu fût trop voisin de celui de l’orage qu’il fuyoit, soit qu’il fût dans le prejugé que la publication de nôtre histoire de la maniere dont elle a été produite [17] ne lui eût pas fait icy des amis, il se determina à aller plus loin ayant sur tout sa pensée à Zurich parce que Mr son pere y ayant eu droit de bourgeoisie, il esperoit de s’y pouvoir rehabiliter, ou d’y étre du moins mieux receu qu’ailleurs.
Mais comme on alloit entrer dans l’hyver, et qu’on ne pouvoit pas se le promettre aussi doux qu’il l’a été, il faisoit son compte de le passer dans quelqu’une des villes du païs de Vaud, pour au printems passer plus avant dans la Suisse, et suivre sa pointe. Il s’embarqua donc sur nôtre lac avec sa chere compagnie pour aller à Morges, où il eut une si rude attaque de son oppression, qu’il crût que ce seroit la derniere, mais en étant un peu revenu, il pensa qu’il feroit mieux d’aller à Vevay autre ville que vous sçavez qui est sur le Leman, et dont le climat est doux, et le païs fort agreable. Et c’est de là qu’il plût à Dieu de le prendre à soy, car quoy qu’il y eût eu quelque relâche qui sembloit le flater un peu, un nouveau retour de sa foiblesse ne tarda pas de lui faire tout apprehender, il le fit sçavoir à Mr Moze à qui l’amitié donna des aîles pour aller à son secours, sur la fin du mois de 9bre, en execution de la promesse qu’ils s’étoient faite reciproquement de ne s’abandonner jamais l’un l’autre. Il le trouva fort accablé et dès le 20 eme de Xbre qu’il s’allita entierement, il ne s’agit plus que de le veiller toutes les nuits, et que de le preparer au départ par les visites charitables et les consolations qui lui furent administrées par divers pasteurs et entr’autres par Mr Vigo ministre auvergnat [18] qui fut lui méme ravi de le trouver dans des dispositions si chrétiennes à cet égard.
Il y en auroit pour un petit volume de la nature de ceux qu’on a intitulez les dernieres heures de quelques grands hommes, si je voulois rapporter icy tout le tissu des apophtegmes de cet illustre mourant, il suffira de vous dire que ce fut le propre jour de Noël qu’il rendit son ame à ce Jesus qui étoit venu au monde pour le sauver à quoy regardant il profera ces paroles : « Mes vœux sont accomplis, c’est aujourd’huy le jour de la naissance de mon sauveur, et ce sera le jour de ma grande naissance, c’est aujourd’hui que l’on doit communier, et je m’en vay communier aussi. » Apres quoy il expira.
Et parce qu’outre sa belle reputation, la douceur de sa conversation dont les habitans de Vevay avoient joüi dès le commencement d’oct[ob]re jusqu’au 25 eme de Xbre / lui en avoit acquis toute l’estime, il en fut generalement regretté et pleuré, et Mess[ieu]rs les magistrats, qui, aussi bien que les ecclesiastiques du lieu, furent en corps à son convoy funebre, voulurent par une grace particuliere qu’il fût ensevely dans le temple, pour rendre tout l’honneur qu’ils pouvoient à sa vertu.
Mr d’Apples vieux medecin de Lausan[n]e [19], qui, à ce que je pense, ne vous est pas inconnu, est trop accoûtumé de réveiller sa muse en de semblables occasions, pour avoir souffert qu’elle demeurât muette en celle de la perte d’un homme de ce merite, et sur qui il lui avoit été aisé de transferer les sentimens d’estime et d’amitié qu’il avoit eus pour le pere, voicy ce qu’on m’en a remis, et dont vous ferez l’usage qu’il vous plaira
Epitaphium celeberrimi viri
d[omini] Jacobi Sponii
In æde sacra divi Martini
Viviaci sepulti.
Sponius hic situs est patriæ decus urbis et orbis
Nec capiebat eum quem brevis urna capit
Post exanthlatos terraque marique labores
Invenit hac portum corpus in æde sacrum
Mens nunquam saturata libris saturatur abunde
Plena ubi supremo pascitur ipsa bono.
Distichon chronologicum
A Patria longe Sponius denascitur æger
TeMpore qUo JesUs natUs In orbe fuit [20]
On attend encore à sa memoire quelque chose de la façon de Mr Patin [21], dont j’ay vû une lettre où il declare qu’apres son pere, il n’avoit point de meilleur ami au monde que le defunt, ce qui me fait croire qu’il mettra quelque chose au jour pour en honorer les manes.
Il est fâcheux qu’une race si honnéte et si sçavante prenne fin en lui et qu’étant mort dans le celibat, on puisse dire de lui ce que l’adroit Crœsus dit pour gauchir* sur la demande du cruel Cambyse [22], qu’il n’étoit au dessous de son pere qu’en cela seulement qu’il ne lui étoit pas encore arrivé comme à Cyrus de mettre / au monde un fils digne de lui ; ce qui est d’autant plus sensible qu’il restoit seul des trois fils qui avoient survécu à Mr Spon le pere, et qu’ainsi la gloire de cette maison est pour ainsi dire tombée en quenoüille*. Je sçay bien qu’il y a des collateraux et entr’autres Mr Charles Spon [23] mon contemporain dans l’étude de la theologie, mais il a discontinüé de sorte qu’on pourroit dire selon moy que Sponiorum morte animum desponderunt musæ [24].
S’il faloit dire quelque chose de son corps, je me contenteroy de marquer qu’il étoit de belle taille, car pour sa physionomie elle a été si bien attrapée par celui à qui nous devons son effigie, qu’on voit au commencement de son Voyage de Grece [25], que quoy qu’il y soit representé vétu à la greque, je suis témoin que plusieurs personnes l’ont reconnu en rüe bien que sous un habit françois, par le seul indice de cette taille douce.
Pour l’ame il l’avoit aussi belle et aussi grande qu’on la peut avoir, et de peur d’étre trop long, si je me vouloy étendre sur cent autres bonnes qualitez qu’on peut assurer qu’il possedoit, il me suffit de rendre témoignage à sa pieté et à sa charité, dont la premiere lui a fait fouler aux pieds des avantages de la terre, pour ne pas mettre en risque son salut, et la seconde le portoit assez souvent jusques à s’incommoder soy méme pour soutenir ceux qu’il croyoit en avoir besoin.
Je passe aussi sur son erudition parce que je ne croy pas qu’il y aît personne qui en revoque en doute et l’étendüe et la beauté apres les excellens traits de critique dont on a vû ses ouvrages parsemez, il sçavoit et parloit diverses langues mortes et vivantes, et il écrivoit en la sienne des lettres d’un stile si aisé et si naïf quoy que concis, qu’il portoit en soy des preuves indubitables d’une conception des plus nettes et des plus justes, ce qui me fait souhaiter passionnément que les sçavans qui joüissoient de son commerce, se les communiquent, et en fassent autant des latines afin que l’on en puisse faire un corps.
Et je ne doute point qu’il n’y en aît un tres grand nombre, qui n’a pas méme peu contribüé à l’accabler, puis qu’outre les amis de son pere avec qui il continuoit l’ancienne liaison, ses voyages ses ouvrages et ses belles connoissances lui en avoient fait tant de nouveaux de l’une et de l’autre communion, que je ne sçay comment il pouvoit suffire à entretenir toutes ces relations car il se trouve qu’il en avoit par tout païs. Comme en France outre Mr de Camps évéque de Glandeve [26] et les Peres La Chaize [27] et La Carry [28], avec Mr Chorier avocat au parlement de Dauphiné [29] Mr de Boësis prem[ie]r president en la Chambre des comptes du méme parlement de Grenoble [30], Mrs Teissier [31] et Graverolles avocats à Nîmes [32] et Mrs Vaillant, Galland, et Rainssant / illustres antiquaires [33]. En Italie non seulement avec le sçavant Mr Charles Patin medecin et professeur à Padoüe [34], lequel a toûjours tenu le prem[ie]r rang en son amitié, ce qui leur étoit hereditaire, mais encore avec Mrs Mezzabarba de Biragues [35], et Settala de Milan [36] dont les grands noms sont connus, Mr Magliabecchi bibliothecaire du grand duc de Toscane [37], et Mr Bon le Candiot docteur aux droits à Venise [38], en Angleterre outre Mr le chevalier Wheler le compagnon de ses voyages [39], avec Mr le docteur Burnet chapelain du feu roy de la Grande Bretagne [40], et en Hollande il en avoit avec Mr Drelincourt professeur en medecine et en anatomie à Leiden et medecin de S[on] A[ltesse] R[oyale] Madame la princesse d’Orange [41], outre que vos Nouvelles Monsieur ont assez donné à connoître au monde qu’il avoit aussi des habitudes avec vous. Je ne suis pas bien informé de celles qu’il avoit en Allemagne et en Suisse, mais je sçay qu’il favorisoit quelquefois de ses lettres quelques uns de nos Genevois, comme Mr Mestrezat [42] professeur en theologie chez qui il avoit autrefois logé par droit de connoissance et d’amitié, Mrs les freres Jean et Theophile Bonnet medecins de reputation [43], Mr Choüet pour lors professeur en philosophie, et presentement conseiller d’Etat [44], et Mr Michel Turrettin professeur aux langues orientales qui étoit son coetanée* [45] ; il me faisoit aussi l’honneur de répondre à quelques unes des miennes et de m’envoyer de ses ouvrages, mais celui des nôtres qui avoit le plus de part à sa confidence, étoit Mr Jaques Flournoy [46] ministre qui avec ce qu’il a beaucoup d’erudition, est d’un rare talent pour le discernement.
Sa plus étroite liaison aussi dans sa patrie outre Mr le medecin Falconet qui lui tenoit lieu comme d’un second pere [47] et Mr Moze [48] l’amy de son cœur, étoit avec Mrs Garnier [49] et de Ville [50] medecins aggregez comme lui à la faculté de Lyon , avec lesquels il tenoit des assemblées tous les me[r]credis à une heure apres midy, pour conferer sur les diverses maladies qu’ils avoient pû voir pendant la semaine, et rapporter leurs observations ; et c’étoit là que tous les pauvres qui avoient quelques incommoditez avoient coûtume de se rendre, pour consulter ces trois medecins, qui faisoient aussi entr’eux plusieurs preparations de chymie.
Il faut finir par ses ecrits en remarquant qu’outre ceux dont vous avez fait mention dans vos Nouvelles de juillet 1684 et que j’ay rapportez la plûpart cy dessus[,] on lui doit la traduction latine qui a paru depuis peu du Traité de l’usage du thé du caffé et du chocolate [51], l’edition d’un Traité des melons par Mr Pons [52] ; celle du Voyage de Congo [53] ; et apres / tout celle du Voyage d’Italie trouvé dans les memoires de feu Mr l’avocat Huguetan [54], où Mr Spon outre qu’il a eu soin de l’economie de la piece, a ajouté deux listes des sçavans et des curieux de toute l’Italie, et on regrette extrémement qu’il n’aît pas vû achever l’edition du Glossaire de Mr Du Cange sur laquelle il presidoit à Lyon [55], pour obliger ce sçavant autheur avec qui il correspondoit aussi, de méme qu’avec Mrs les abbéz Ménage [56] et Nicaise [57].
Mais pour venir à ce qui est proprement de son cabinet il y a laissé ce qui suit, et qu’on pourra peut étre recouvrer un jour.
Quantité de lettres latines que Mr Spon le pere avoit écrites à plusieurs sçavans de l’Europe, avec les réponses dont il avoit fait le choix.
Plusieurs lettres de feu Mr Guy Patin dont il pretendoit de donner un second volume, comme on lui étoit obligé de la publication du premier [58].
Diverses vies de plusieurs grands personnages à l’imitation de Plutarque comme d’ Homere, de Virgile, d’ Epicure, d’ Hippocrate de Galien et d’autres qu’il auroit mises au jour d’abord qu’il y en auroit eu assez pour un juste volume [59].
Une addition à l’ Abbregé de l’histoire de Lyon, qu’il avoit dessein de faire reimprimer [60].
Quantité d’observations de medecine.
Beaucoup de planches de cuivre toutes gravées pour un 2 d volume de ses Miscellanea [61].
Pour ce qui est au pouvoir de Mr Moze et qu’il lui a méme legué avec d’autres choses, il se reduit à ces trois articles
Des memoires pour un 2 d volume de ses Miscellanea.
Quelques observations de medecine.
L’extrait des observations qu’ils avoient faites ensemble sur les eaux minerales, pendant leur voyage fait dans les mois de may, juin, juillet et aoüt 1683, aussi bien que celles qu’il avoit faites ensuite sur le méme sujet avec Mrs Garnier et de Ville [62].
Si le temps nous découvre encore quelque chose, vous en recevrez avis de celuy qui est, mon cher Monsieur, tout à vous
Geneve le 15 de fev[rie]r 1686
A Monsieur/ Monsieur Baile professeur en/ philosophie et en histoire/ A Rotterdam
Notes :
[1] Sur la mort de Jacob Spon, le 21 décembre 1685 à Vevey, voir aussi Lettre 512, n.8, et NRL, février 1686, art. IX.
[2] Jacob Spon avait donné à Bayle l’éloge funèbre de son père Charles : voir Lettre 297, publiée dans les NRL, juillet 1684, art. V.
[3] Henri Moze (déjà mentionné Lettre 371, voir n.3), né à Lyon en 1645, était donc âgé de deux ans de plus que Spon. Cet apothicaire de profession était un collectionneur amateur de livres, de plantes sèches, de curiosités naturelles et de médailles : voir Y. Moreau, Jacob Spon, un protestant lyonnais dans la République des Lettres. Correspondance, érudition et religion. Mémoire de DEA sous la direction de Y. Krumenacker (Université Jean Moulin – Lyon III 2005), p.22, 27.
[4] Daniel Puerari (1621-1692), qui avait étudié à Montpellier, devint docteur en médecine le 6 août 1649 ; il enseigna à l’Académie de Genève d’octobre 1650 à sa mort : voir Stelling-Michaud, v.250.
[5] Kaspar Wyss (1634-1668), pasteur de l’Église réformée de langue allemande de Genève de 1659 à 1661, enseigna à l’Académie de théologie de 1656 à sa mort : voir Stelling-Michaud, vi.270.
[6] David Derodon (vers 1600-1664), qui avait enseigné aux académies d’Orange et de Nîmes, s’était réfugié en 1663 à Genève, où il mourut l’année suivante : voir Haag 2, Stelling-Michaud, iii.85, et Lettre 10, n.28.
[7] Sur ces médecins, voir L. Dulieu, La Médecine à Montpellier (Avignon 1986). Michel Chicoyneau (1626-1701), docteur en 1651, professeur en 1655 (iii.750s) ; Louis Soliniac (v.1599-1676), professeur en 1638 (iii.800) ; Pierre Sanche (1627-1668), docteur en 1653, professeur en 1659 (iii.793) ; Aimé Durand (1638-1694), docteur en 1660, professeur en 1665 (iii.759).
[8] Johann Heinrich Boeckler (1611-1672) avait été nommé à la chaire d’éloquence de l’Université de Strasbourg alors qu’il n’avait que vingt ans. Il fut ensuite professeur d’éloquence à Upsal et historiographe de Suède, puis retourna à Strasbourg, où il fut nommé à la chaire d’histoire. En 1662, il avait été élevé au titre de conseiller de l’Electeur de Mayence et, dès l’année suivante, de conseiller de l’empereur Ferdinand III. Il avait publié de nombreux travaux d’érudition historique et politique, et des éditions d’auteurs anciens ( Hérodien, Suétone, Térence, Cornélius Népos, Polybe, Tacite, Hérodote). Le fils mentionné est Jean-Philippe Boeckler, mentionné par Y. Moreau, Jacob Spon, un protestant lyonnais dans la République des Lettres, p.111.
[9] Sur Charles Patin, fils du doyen de la Faculté de médecine de Paris, lui-même médecin et numismate, voir Lettre 85, n.3.
[10] Sur Jean-Foy Vaillant, voir Lettre 252, n.3.
[11] Sur cet ouvrage, voir Lettre 160, n.122 et 123.
[12] Les Recherches des antiquités de Lyon (Lyon 1674, 8°), avaient été mentionnées par Jacob Spon dans la liste de ses propres ouvrages qui figure à la fin de son éloge de son père, Lettre 297, p.205.
[13] Sur tous ces ouvrages, voir Lettre 297, in fine ; certains ont fait l’objet d’allusions dans la correspondance : sur la Réponse à la critique publiée par Mr Guillet contre ses voyages, voir Lettre 160, n.123 ; sur l’ Histoire de Geneve, voir Lettre 219, n.10 ; sur la Lettre au Pere La Chaise, voir Lettre 371, p.205-206 ; sur les Miscellanea eruditæ antiquitatis, voir Lettre 382, n.23 ; sur les Aphorismi novi ex Hippocratis operibus passim collecti, voir Lettre 297, n.26 ; le titre des Ignotorum atque obscurorum quorundam deorum aræ (Lugduni 1676, 12°) n’avait pas été mentionné auparavant.
[14] Cette lettre de Jacob Spon à Bayle ne nous est pas parvenue.
[15] Une phtisie, c’est-à-dire la tuberculose pulmonaire.
[16] Sur Pierre Rainssant, qui était devenu un correspondant régulier de Bayle, voir Lettres 160, n.140 et 141, et 356, n.6.
[17] Jacob Spon, Histoire de la ville et de l’Estat de Genève depuis les premiers siècles de la fondation de la ville jusqu’à présent. Tirée fidèlement des manuscrits (Lyon 1680, 12°, 2 vol. ; 2e éd. Lyon 1682, 12°, 2 vol.).
[18] Isaac Vigot, pasteur depuis 1666, exerçait son ministère à Issoire en Bourgogne (et non pas en Auvergne) ; à la Révocation, il est passé en Suisse : voir S. Mours, « Les pasteurs à la révocation de l’édit de Nantes », BSHPF 114 (1968), p.315.
[19] Plusieurs Dapples, médecins cultivés, versificateur latins, étaient connus à Lausanne à cette époque, mais des incertitudes planent sur les dates précises de leurs activités. Il est possible que « Mr Dapples vieux médecin de Lausanne » désigne Pierre Dapples, docteur en médecine à Lausanne, régent du Collège lausannois et “versificateur” officiel de l’Académie, qui accueillit en vers John Dury au début de l’année 1655 : voir H. Vuilleumier, Histoire de l’Eglise réformée du pays de Vaud sous le régime bernois (Lausanne 1927-1933, 4 vol.), ii.485, et DHS, s.v.
[20] Traduction : « Épitaphe du très célèbre Monsieur Jacob Spon enseveli dans l’Église Saint-Martin à Vevey. / Spon est enterré ici, ornement de la patrie, de la ville et de la terre. Elle ne le contenait pas, non plus que ne l’enferme une urne insignifiante après des labeurs supportés par terre et par mer jusqu’à ce qu’à la fin son corps trouvât un port sacré dans ce temple. Son esprit jamais rassasié de livres se rassasie abondamment, pleinement lui-même, en se nourrissant du bien suprême. / Distique chronologique. / Loin de sa patrie, Spon meurt dans la souffrance le jour de l’anniversaire de la naissance du Christ. »
[21] Il ne semble pas que cette lettre de Charles Patin, si elle a en effet été composée, ait été publiée.
[22] Voir Hérodote, Histoire, 3.34. Crésus, dernier roi de Lydie, célèbre par ses richesses, monta sur le trône vers l’an 559 av. J.-C. Il accompagna Cambyse II, roi de Perse (530-522 av. J.-C.) dans son expédition contre l’Égypte. Hérodote raconte que Cambyse avait demandé aux Perses de faire la comparaison entre lui-même et son père Cyrus. Les Perses ayant répondu qu’il valait mieux que son père en ce qu’il avait ajouté l’Égypte et l’empire de la mer aux possessions de Cyrus, Crésus flatta ingénieusement Cambyse en soutenant qu’il n’était pas encore l’égal de son père parce qu’il n’avait pas jusqu’alors un fils tel que son père en avait laissé un en la personne de Cambyse lui-même.
[23] Charles II Spon était le frère aîné de Jacob ; il s’était immatriculé à l’Académie de Genève en 1660 (Stelling-Michaud, v.606).
[25] Voir ce portrait de Jacob Spon en costume arménien, gravé par Matthieu Ogier, dans le présent volume, figure 4.
[26] Sur François de Camps, ancien moniteur des Petites Ecoles de Port-Royal, intime d’ Hyacinthe Serroni, archevêque d’Albi, et de Léon Bacoué, évêque de Glandève, qui a su s’insinuer dans le petit milieu de la numismatique naissante et se faire nommer évêque de Pamiers grâce à la faveur du Père de La Chaize, voir 449, n.17. Il avait été nommé coadjuteur de Léon Bacoué, évêque de Glandève, lors de l’assemblée du clergé en avril 1682 : c’est ce qui explique le lapsus de Minutoli.
[27] Spon avait adressé au Père François d’Aix de La Chaize une Lettre [...] sur l’antiquité de la véritable religion (Lausanne 1681, 12°) : voir Lettre 371, p.305-306.
[28] Gilles Lacarry, dit Vuitanus (1605-1684), S.J., recteur du collège de Cahors puis prédicateur de différentes missions, se retira vers 1670 à Clermont-Ferrand, où il mourut en 1684. Il s’intéressa à l’histoire, rassembla une importante collection de médailles et publia de nombreux ouvrages érudits, parmi lesquels : Historia romana, a Julio Cæsare ad Constantinum Magnum, per numismata et marmora antiqua testata et illustrata. Series et numismata regum Syriæ, Ægypti, Siciliæ et Macedoniæ. Series consulum romanorum. Prolusio apologetica de re antiquaria numaria (Claromonti 1671, 4°) ; Historia christiana imperatorum, consulum et præfectorum prætorio Orientis, Italiæ, Illyrici et Galliarum. Notitia magistratuum Imperii utriusque. Notitia provinciarum Imperii utriusque (Claromonti 1675, 4°) ; Historia coloniarum a Gallis in exteras nationes missarum, tum extrarum nationum coloniæ in Gallias dedeuctæ. Disputatio de regibus Franciæ primæ familiæ deque lege salica (Claromonti 1677, 4°).
[29] Nicolas Chorier (1612-1692), avocat de la ville de Grenoble à partir de la fin de l’année 1665, historien du Dauphiné.
[30] Il s’agit de Denis de Salvaing de Boissieu (1600-1683), né et mort au château de Vourey, près de Moirans, sa propriété. Premier président en la Chambre des comptes du parlement de Grenoble, il était connu et respecté pour ses travaux d’écrivain, juriste et historien : voir A. Rochas, Biographie du Dauphiné, contenant l’histoire des hommes nés dans cette province qui se sont fait remarquer dans les lettres, les sciences, les arts, etc. ; avec le catalogue de leurs ouvrages et la description de leurs portraits (Paris 1856-1860, 2 vol. ; et Genève 1971), ii.384-388, s.v.
[31] Il s’agit soit d’ Antoine Teissier (1652-1715), avocat de Nîmes qui deviendra historiographe du roi de Prusse, soit de Jean-Antoine Teissier, sieur de Terefolle, également avocat au barreau de Nîmes, exilé pour cause de religion.
[32] François Graverol, avocat de Nîmes : voir Lettre 512 n. 4.
[33] Sur Jean-Foy Vaillant et Pierre Rainssant, antiquaires et numismates, voir Lettres 252, n.3, et 160, n.140. Antoine Galland (1646-1715), traducteur célèbre des Mille et une nuits (Paris 1704-1717, 12°, 12 vol. ; éd. C. Nodier, Paris 1822-1825, 8°, 6 vol.) et auteur de nombreux ouvrages et articles concernant les médailles anciennes, fut membre de l’Académie des inscriptions à partir de 1701, professeur au Collège de France en 1709. Voir T. Sarmant, La République des médailles. Numismates et collections numismatiques à Paris du Grand Siècle au Siècle des Lumières (Paris 2003).
[34] Sur Charles Patin, voir Lettre 85, n.3.
[35] Comte Francesco Mezzabarba Birago, (1645-1697), antiquaire italien.
[36] Luigi Settala (1552-1633) de Milan, médecin.
[37] Antonio Magliabechi (1633-1714), célèbre érudit et bibliophile toscan, avait étudié auprès de Michele Ermini, bibliothécaire de Léopold de Médicis avant d’être nommé bibliothécaire de la bibliothèque palatine de Florence par Cosme III de Médicis, grand-duc de Toscane. Sa bibliothèque personnelle fut le noyau de l’actuelle Bibliothèque nationale centrale de Florence. Bayle le comptera parmi ses correspondants à partir de 1698. Voir M.M. Goggioli, La Biblioteca Magliabechiana : libri, uomini, idee per la prima biblioteca pubblica a Firenze (Firenze 2000) ; A. Mirto, I grandi fornitori di Antonio Magliabechi e della corte medicea (Firenze 1994).
[38] Nicolò Bon (1635-1712) naquit à Candie en 1635 d’une famille originaire de Venise, où il se rendit à l’âge de seize ans. Il y poursuivit ses études et, après un passage à Padoue, s’appliqua à l’antiquité et à la numismatique, où il acquit une renommée considérable. Il fut en correspondance avec Leibniz, avec le cardinal Enrico Noris aussi bien qu’avec les numismates français Charles Patin, Jean-Foy Vaillant et Jacob Spon. Son réseau s’étendait aussi à Francesco Mezzabarba, André Morell et Jacob Gronovius : voir DBI, s.v. (article de G. Benzoni).
[39] Sur Sir George Wheeler (1650-1723), archéologue et voyageur, voir Lettre 160, n.122.
[40] Sur Gilbert Burnet (1643-1715), chapelain de Charles II, puis de la Rolls Chapel, historien du protestantisme, allié de Guillaume III d’Orange lors de la « Glorieuse Révolution », nommé ensuite évêque de Salisbury, voir T.E.S. Clarke et H.C. Foxcroft, Life of Gilbert Burnet (Cambridge 1907), et Dictionnaire de Port-Royal, s.v.
[41] Sur Charles Drelincourt, voir Lettre 361, n.2.
[42] Philippe Mestrezat (1618-1690), professeur de théologie à l’Académie de Genève (Stelling-Michaud, iv.523).
[43] Théophile Bonet (1620-1689), médecin genevois, fils d’ André, également médecin, qui avait épousé en 1652 Jeanne, fille de Frédéric Spanheim. Théophile devint médecin à Genève vers 1643 et à Neuchâtel en 1656. L’hostilité de quelques Neuchâtelois le décida à revenir à Genève en 1666. Il devint sourd en 1670 et se concentra par la suite sur ses travaux scientifiques. Persuadé que la dissection permet de découvrir les causes des maladies, ce précurseur de l’anatomie pathologique a présenté de manière ordonnée 2934 observations de 470 auteurs, dans le Sepulchretum sive Anatomia practica [Cimetière ou anatomie pratique] (Genevæ 1679), son principal ouvrage, qui fut réédité par Jean-Jacques Manget en 1717. Il publia aussi Polyalthes, sive thesaurus medico-praticus (Genevæ 1690, 3 vol.) ; Labyrinthi medici extricati (Genevæ 1687) ; Medicina septentrionalis collatitia (Genevæ 1685-1687) ; Mercurius compitalitius (Genevæ 1682) ; Pharos medicorum (Genevæ 1668). A ces ouvrages s’ajoute sa traduction latine du Traité de physique (Paris 1671, 4°) de Jacques Rohault. Voir H. Buess, « Théophile Bonet », Gesnerus, 8 (1951), p.32-52, H.M.F. Koelbing, « Théophile Bonet », in DHS, s.v. (version du 14 novembre 2007), et M.-L. Portmann, « Jean-Jacques Manget (1652-1742), médecin, écrivain et collectionneur genevois », in Gesnerus, 32 (1975), p.147-152.
Il existe un Jean Bonnet (1615-1688), médecin genevois, auquel Cioranescu attribue un Traité de la circulation des esprits animaux, par un religieux de la Congrégation de Saint-Maur (Paris 1682, 12°), mais, si cette attribution est juste, il ne s’agit apparemment pas de la même famille.
[44] Sur Jean-Robert Chouet, voir Lettre 5, n.11.
[45] Sur Michel Turrettini, voir Lettre 10, n.20. « coetanée » (latin : coaetaneus) : « contemporain ».
[46] Jacques Flournoy (ou Flournois) (1645-1692) était pasteur et antiquaire (Stelling-Michaud, iii.329). Il est question de ses relations épistolaires avec Jacob Spon dans l’introduction à l’édition de son journal : Jacques Flournoy, Journal (1675-1692), éd. O. Fatio (Genève 1994), p.xi.
[47] André Falconet (1612-1691), père de Noël (1644-1734), et grand-père du célèbre Camille Falconet (1671-1762), naquit à Roanne, où il fit ses études chez les jésuites ; il se rendit ensuite à Montpellier, où il fut reçu docteur en 1634. Il s’établit à Lyon en 1636 et se fit agréger en 1641 au collège des médecins lyonnais. Cette même année, il alla prendre à Valence le grade de docteur en droit. En 1663, il fut appelé à Turin pour soigner Christine de France, fille d’ Henri IV, et il fut ensuite nommé premier médecin de cette princesse. A l’occasion de son séjour à Turin, il inspira à Charles-Emmanuel II l’idée de faire réparer les bains de la ville d’Aix-les-Bains. Il était en correspondance avec Guy Patin et Charles Spon, et publia : Moyens préservatifs et méthode assurée pour la parfaite guérison du scorbut (Lyon 1642, 8° ; Lyon 1684, 8°).
[48] Sur Henri Moze, voir ci-dessus, n.3.
[49] Il s’agit sans doute ici de Pierre Garnier, médecin de l’Hôtel-Dieu de Lyon, connu surtout par son fils, également nommé Pierre Garnier, qui devint médecin au même hôpital en 1695 et se fit connaître par ses études de la syphilis. Il est auteur d’un Formulaire à l’intention des garçons-apothicaires et d’un traité pratique de la vérole : Nouvelles formules de médecine, latines et françoises, pour le grand hôtel-Dieu de Lion,... avec un traité de la vérole (Lyon 1716, 1739, 1747, 1764, 12°). Voir A. Bouchet (dir.), La Médecine à Lyon des origines à nos jours (Paris 1987), p.46 ; Histoire du Grand Hôtel-Dieu de Lyon (Lyon 1924), p.282-286 ; H. Hermann, « Histoire de la Faculté de médecine de Lyon », Revue lyonnaise de médecine, 1968 : n° spécial : Lyon et la médecine ; J. Rousset, Les Thèses médicales soutenues à Lyon aux XVII e et XVIII e siècles, le Collège royal de Chirurgie de 1774 à 1792 (Lyon 1950).
[50] Parmi les médecins qui ont laissé leur nom dans les archives de l’hôpital de la Charité de Lyon figure un Deville à la date de 1697. Voir A. Bouchet (dir.), La Médecine à Lyon, p.46 ; Carle et al., Histoire de l’hôpital de la Charité de Lyon (Lyon 1934).
[51] Sur cet ouvrage, voir Lettre 382, n.1.
[52] Jacques Pons (1538-1612), était un médecin lyonnais. Son ouvrage Traité des melons... Nouvellement mis au jour (Lyon 1680, 12°), parut par les soins de Jacob Spon.
[53] Michelangelo Guattini, Relation curieuse et nouvelle d’un voyage de Congo fait ès années 1666 et 1667 par les RR. PP. Michel Ange de Gattine et Denys de Carli (Lyon 1680, 12°).
[54] Jean Huguetan, Voyage d’Italie curieux et nouveau : enrichi de deux listes, l’une de tous les curieux et de toutes les principales curiositez de Rome, et l’autre de la pluspart des sçavans, curieux et ouvriers excellens de toute l’Italie à présent vivans (Lyon 1681, 8°) : l’ouvrage fut enrichi par Jacob Spon.
[55] Il s’agit certainement de l’édition lyonnaise du Glossaire de Charles Du Fresne, seigneur du Cange (1610-1688), qui parut deux ans plus tard : Glossarium ad scriptores mediæ et infimæ græcitatis. Accedit appendix ad Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, una cum brevi etymologico linguæ gallicæ ex utroque glossario (Lyon 1688, folio, 2 vol.).
[56] Sur Gilles Ménage, dont Bayle avait fréquenté les « mercuriales » à Paris, voir Lettres 79, n.26, et 81, n.33.
[57] Claude Nicaise (1623-1701), chanoine de la Sainte Chapelle de Dijon, entretenait une vaste correspondance avec toute l’Europe savante. Dans sa jeunesse, il avait fait des séjours en Italie et s’y était lié avec Poussin, dont il composa l’épitaphe. Il revint à Paris en 1685 et y resta jusqu’en 1692 afin de soutenir un procès contre les jésuites, qui lui avaient fait perdre un bénéfice, procès qui fut finalement tranché en leur faveur. Il deviendra un correspondant de Bayle à partir de l’année 1687. Voir F. Choiset, « L’abbé Nicaise », Bulletin d’histoire et d’archéologie religieuse du diocèse de Dijon, 14 (1896), p.5-31 ; B. Neveu, « La vie érudite à Paris à la fin du siècle », dans Erudition et religion aux et siècles (Paris 1994), p.25-92, et C. Berkvens-Stevelinck, H. Bots et J. Häseler (dir.), Les Grands Intermédiaires culturels de la République des Lettres. Etudes de réseaux de correspondances du au siècle (Paris 2005).
[58] Il s’agissait sans doute des lettres que le doyen de la Faculté de médecine avait adressées à Charles Spon, le père de Jacob : voir L. Jestaz (éd.), Les Lettres de Guy Patin à Charles Spon, janvier 1649-février 1655 (Paris 2006, 2 vol.).
[59] Sur ce projet, voir Lettre 382, n.24.
[60] Spon avait publié des Recherches des antiquités et curiosités de la ville de Lyon (Lyon 1673, 8°). Nous n’avons pas pu localiser l’ouvrage, Abbrégé de l’Histoire de Lyon qui semble ne pas avoir vu le jour.
[61] Spon avait publié ses Miscellanea eruditæ antiquitatis sive supplementi Grouteriani liber primus, in quo eruditiora marmora a Grutero omissa enodantur (Francfort 1679, folio), qui connurent une seconde édition lyonnaise : Miscellanea (Lyon 1685, folio).
[62] Ces observation sur les eaux minérales ne semblent pas avoir été publiées.