Lettre 597 : Gregorio Leti à Pierre Bayle
Monsieur Je me suis donné l’honneur de vous escrire hier soir mais comme j’ay o[u]blié de mettre les deux lettres que j’avois marqué[es] [1] je le fais à present, et je vous prie de les lire et de me les ranvoyer. Plusieurs personnes on[t] escrit lettres de diverses cours touchant la reception favorable que j’ay receu[e] par tout[.] Mons r Ingen seg[ret]aire de S[on] Al[tesse] [2] en a escrites trois ou quatre à l’agent de Brandeburg [3] avec des expressions fort glorieuses pour moy. Je vous proteste Mons r Bayle que j’ay esté toujours l’homme du monde / le moins sujet à des certaines vanité[s] du siecle mais dans des rancontres de cette sorte j’estime qu’en rendant justice à la verité vous faite[s] un gran[d] service et service nicessaire à tous les escriva[i]ns et cela serve à encorragger les princes à protegge[r] et honnoré[r] les gens des lettres enfin vous faries comme le jugeres à propos. Asseures vous Mons r que j’ay travaillé et je travailleray toujours pour vous etc. comme estand Mons r vost[re] tres hum[ble et] obbe[issant] ser[viteur]
Notes :
[1] Sur ces deux lettres, sans doute de recommandation, voir Lettre 596, n.4.
[2] Malgré l’orthographe fantaisiste, il doit s’agir de Christian Huygens (1629-1695), secrétaire de Guillaume III d’Orange en 1686.
[3] Il s’agit sans doute de François Gaultier de Saint-Blancard : sur lui, voir Lettre 341, n.10.