Lettre 381 : Père Ange de La Brosse à Pierre Bayle
Voici Monsieur, la réponse de notre ami [1], qui me marque, que vous lui avez ecrit que vous m’aviez addressé vos Pensées diverses, lesquelles pourtant je n’ai point receues ; je croi que vous avez assuré le fait sur l’assurance de vôtre intention, laquelle j’executerai lors qu’il vous plaira : l’on m’a dit que l’on pretend à Paris que vôtre Republique soit de contrebande, et qu’on en a fait la premiere deffense [2], si celà ne va pas plus avant ce sera le vray moïen de le rendre plus celebre ; mais je croi qu’il n’i auroit pas de mal / de vous entendre là dessus avec Mr l’abbé de La Roque qui est l’intime de Mr de La Chambre [3] ; pût être qu’un bon partage fairoit un bon accord ; je suis tout à votre service[.]
• A Monsieur/ Mon[sieu]r Baïle/ A Roterdam.
Notes :
[1] Cette lettre de Pierre Cureau de La Chambre, l’ami commun de Bayle et du Père Ange de La Brosse, qui fut apparemment jointe à la présente lettre, est perdue, comme aussi celle de Bayle à La Brosse.
[2] Ces difficultés de diffusion des NRL se confirmeront : voir Lettre 383, n.4.
[3] Pierre Cureau de La Chambre (1640-1693), théologien, obtint vers 1666 le prieuré de Notre-Dame de Marmande, au diocèse d’Agen, et des fonctions de conseiller, aumônier et chapelain auprès du Conseil d’Etat. Il se fit connaître par des discours et des panégyriques et fut nommé curé de la paroisse de Saint-Barthélemy-dans-la-Cité, qu’il devait diriger pendant vingt-cinq ans. Elu en 1670 à l’Académie française, il reçut Quinault, La Fontaine et Boileau : voir Lettres 320, n.11, et 402, n.10.