Lettre 1360 : Jacques Du Rondel à Pierre Bayle

[Maastricht, le 10 mai 1698]

Si l’on jugeoit du mérite de ce Prince de Balzac par le nombre des éditions, on n’en pourroit faire qu’un jugement très-avantageux :

« D’abord il y eut deux éditions in 4, qui parurent en même tem[p]s ; une autre de même forme, mais en plus petit caractere, et toute pleine de fautes, imprimée je croi à Niort, ou à Poitiers. Ensuite, il y en eut une in 8 assez bonne, quoi que contrefaite. Après quoi, vint celle de Bouillerot, in 8 aussi, mais corrigée ; et enfin l’édition in 12 de Courbé. »

Ces paroles sont tirées d’une lettre que Mr du Rondel me fit l’honneur de m’écrire le 10 de mai 1698. J’en vais citer un autre morceau :

« J’ai acheté depuis peu, dit-il, Le Prince de la 1 [re] édition, où j’ai veu avec un plaisir indicible ce que Mr de Balzac avoit écrit, et qu’il a changé et retranché ensuite, et ce n’est que cette fois-cy que j’ai bien compris ce que vouloit dire Scaliger avecque son detrahendo fecit auctiorem. Balzac en égorgeant cinq ou six endroits, a supprimé la langueur, a ranimé la foiblesse, a donné du poids à sa force, et s’est saisi de l’attention qui alloit echap[p]er au lecteur. »

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