Lettre 1353 : Pierre Bayle à Claude Nicaise
A Rotterdam le 10 e de mars 1698
Il n’y a que deux ou 3 jours, Monsieur, que j’ai eu la joie de recevoir votre lettre du 25 e de janvier dernier, avec les remarques de Monsieur de La Monnoie. Ce paquet a eté porté ceans sans que je sache quelle route il a tenuë. Il ne m’est point venu par la poste, on n’a rien demandé pour le port. Quoi qu’il en soit, il a eté long tem[p]s en chemin, et ce qui est plus considerable, ce n’est point l’original de Mr de La Monnoie que j’ai recu, mais une copie. Ce qui me fait croire cela est que vous dites Monsieur qu’il vous a montré la lettre qu’il m’a ecrite mais non pas les remarques. Or dans mon paquet la lettre n’est point separée des remarques ; elle est la 1 re et la 2 e page du cahier où elles sont, et l’ecriture tant de la lettre que des remarques est d’une autre main que tout ce que j’ai vu jusqu’ici de Mr de La Monnoie.
Je n’ai jamais eté aussi convaincu / que je le suis depuis la lecture de ce cahier de la grande obligation que je vous ai pour m’avoir procuré un commerce* de lettres avec cet habile homme. Je remarque en lui tous les talen[t]s de la plus fine critique, une exactitude achevée, une penetration et une sagacité admirable, et une adresse toute particuliere à se servir d’un fait pour en eclaircir ou prouver d’autres. Si vous y prenez garde Monsieur, vous demeurerez d’accord qu’un bon critique doit s’apercevoir des fautes les plus petites, comme des plus grandes : il doit corriger et sur tout dans les noms propres la moindre faute d’orthographe. Je vous remercie du meilleur de mon cœur de ce que vous etes cause que j’ai recu sur la lettre
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