Lettre 1144 : à

A l’homme très cher Théodore Jansson van Almeloveen, Pierre Bayle donne son salut

J’écris cette lettre à la hâte et brièvement. Hier soir m’est arrivée votre dernière lettre [1] où j’ai découvert que le volume qui vous a été envoyé par bateau il y a une quinzaine de jours ne vous était pas parvenu. Il contenait le livre de Chevillier [2] et en même temps la lettre que j’avais cru vous avoir déjà envoyée, c’est-à-dire celle de Noris [3]. Je m’étais trompé car je vous avais envoyé au lieu de celle-là une autre feuille. En même temps que la lettre de Noris, il y avait la réponse que le très distingué Drelincourt m’a faite sur le mois Agrianus [4].

J’ai bien peur que tout cela n’ait péri. Je vous prie donc avec insistance de me faire savoir le plus tôt possible si vous avez reçu ou non le Chevillier et en même temps la lettre jointe. Vous soulagerez grandement mon inquiétude si vous m’apprenez que vous l’avez reçue ; si cela n’est pas le cas, nous n’aurons pas grand’peine des deux côtés pour établir la cause de la perte. Quant au reste, et surtout à votre très érudite conjecture sur l’ Agrianus [5], j’y reviendrai ailleurs. En attendant, portez-vous bien, très charmant Almoleveen, et aimez-moi qui dépéris loin de vous.

Donnée à Rotterdam, le jour même des Calendes d’août 1696

A Monsieur / Monsieur Almeloveen / Docteur en Medecine / A Tergou