Lettre 1225 : Pierre Bayle à François Pinsson des Riolles
Je vous ai fait savoir Monsieur, par la voie de Mr • Janniçon que j’allois ecrire à Mr Burman d’Utrecht pour le prier de chercher un imprimeur aux 300 lettres • d’ Hotman [1]. Il m’a repondu que lui • et Mr Grævius dont il est adjoint depuis quelques jours à la charge de professeur aux belles lettres se sont emploiez à cela avec un grand soin, par l’estime qu’ils ont pour l’illustre Monsieur Baluze et par la bonne opinion pour tout ce qui vient d’Hotman mais qu’ils n’ont trouvé personne qui veuille s’engager sans avoir vu le manuscrit. Or comme Mr Baluze a dejà exclus par avance cette condition [2], je crains qu’on ne puisse rien faire ici. J’en suis tres faché car je n’ai rien plus à cœur que de m’emploier avec succez à ce à quoi vous et Monsieur Baluze prenez interet. Je l’assure de mes respects, et suis Monsieur votre tres humble et tres obéissant serviteur.
Les glaces tiennent le commerce interrompu depuis la mi decembre, ainsi nous ne savons point ce qui s’est imprimé depuis quelque tem[p]s hors de cette ville.
Pour Monsieur Pinsson des Riolles
Pour / Monsieur Pinsson
Notes :
[1] Cette lettre adressée à Pinsson des Riolles par l’intermédiaire de Janiçon est perdue. Bayle avait envoyé une lettre à Pieter Burman (1668-1741) le 8 février (Lettre 1218) et il devait lui écrire de nouveau le 8 avril 1697 (Lettre 1242) ; les réponses de Burman sont perdues. C’est apparemment Pieter Burman qui est désigné par Kuiper comme le « jeune avocat » Burman qui avait publié un recueil de lettres trouvées dans le cabinet de Marcus Gudius : voir Lettre 1168, n.23. Les lettres de Jean (1552-1636) et François (1524-1590) Hotman recueillies par Johann Wilhelm van Meel devaient paraître par les soins de Georges Gallet (directeur de l’imprimerie des frères Huguetan ) à Amsterdam sous le titre Francisci et Joannis Hotmanorum patris ac filii et clarorum virorum ad eos epistolæ, quibus accedit epistolarum miscellaneorum virorum doctorum [...] appendix, ex bibliotheca Iani Guillelmi Meelii (Amstelodami 1700, 4°) : voir Lettre 1218, n.5.
[2] La correspondance de Bayle avec Etienne Baluze est perdue, mais différentes allusions nous permettent de suivre leurs négociations : voir Lettres 1218, n.4 et 5, 1238, n.2, 1242, n.1, et 1261.
