Lettre 630 : Samuel Allard à Pierre Bayle
Notes :
[1] Samuel Allard ( ?-1720), ministre à Sauvage, près de la Charité-sur-Loire, à partir de 1679 ; il s’exila aux Pays-Bas dès le début de l’année 1685 et fut déclaré appelable au ministère au mois d’avril de la même année : il reçut sa vocation à Brielle en avril 1685, et exerça ensuite comme ministre à Emden – dans le Hanovre au voisinage de sa frontière avec la province de Groningue – entre 1686 et 1720. Voir BSHPF, 41 (1892), p.536 ; H. Bots, « Les pasteurs français », n° 4.
[2] Jacob Oldenburg (1653-1691), ministre reformé à Emden entre 1684 et 1688 et à Dordrecht entre 1688 et 1690, publia plusieurs traités contre le socinianisme en général et contre le socinien néerlandais Johannes Becius en particulier : De verdruckte doch daar onder triumpherende waer-heyt… ([Amsterdam] 1681, 8°) ; De nietigheid en ongegrontheid der Sociniaensche Gods dienst… (Franeker 1681, 8°) ; Korte Ver-klaring over de eerste algemeene Sendbrief des apostels Johannis… (Franeker 1684, 8°) ; Blijk der waer-heyt, tegen de leugen… (Leeuwarden 1686, 8°) – l’ouvrage dont il s’agit ici ; De natuur en aart des saligmakenden geloofs… (Leeuwarden 1688, 8°). Voir P.C. Molhuijsen et P.J. Blok (dir.), Nieuw Nederlandsch Biografisch Woordenboek (Leiden 1918), iv.1039.
[3] Voir ci-dessus, n.2.
[4] Voir ci-dessus, n.2.
[5] Matthias Prætorius, Tuba pacis ad universas dissidentes in Occidente Ecclesias, seu discursus theologicus de unione Ecclesiarum Romanæ et Protestantium (Coloniæ 1685, 4°). Allard n’a pas vu que Bayle avait consacré un assez long article à ce Tuba pacis de Matthias Prætorius dans les NRL de décembre 1685, art. III, où le journaliste adoptait la même position que son correspondant sur un ton à la fois plus ironique et plus désespéré : « L’auteur de ce livre nous assure qu’il est de la confession d’Augsburg, et même ministre à Nibbutz dans la Prusse ducale, ce qui n’a pas empêché le roy de Pologne de l’honorer depuis peu du titre d’historiographe et de secretaire. Il le méritoit assûrément par l’inclination qu’il témoigne à la catholicité, d’une maniere si visible, qu’il y a bien des moines à Paris qui n’écriroient pas au pape d’un stile plus flatteur, que celui dont il se sert dans sa lettre à Innocent XI. [...] On, peut dire avec sa permission, que presque toûjours le milieu qu’il prend, n’est autre chose que la pure doctrine des catholiques romains. [...] C’est donc une étrange sorte de médiateur, et très-incapable de réussir. Il écrit plûtôt en convertisseur, qu’en arbitre. Mais quand même il auroit pris d’autres mesures, il ne devroit pas attendre un bon succès de son entreprise. C’est bien la plus grande chimère du monde, que de s’amuser à réünir des religions ; c’est chercher la pierre philosophale, ou la quadrature du cercle. [...] Y a-t-il rien qui rende l’homme plus farouche, plus impitoyable, et plus loup à un autre homme, que le faux zèle qu’il conçoit contre une autre religion [...] ? »
[6] Le courant qui, à la suite de Georg Calixte (†1656), luttait contre la scolastique luthérienne et se rapprochait du catholicisme, était encore représenté par Conrad Horneius, Gerhard Titius et Ulrich Calixte à Helmstedt, par Gerhard Walter Molanus à Rinteln et à Lockum, par Johann Meisner à Wittemberg, par Ernst Gerhard à Iéna ; mais ses représentants les plus connus enseignaient à Königsberg à la génération précédente : Célestin Myslenta (†1653), Abraham Calov (†1643), Jacob Behm (†1648), Johann Latermann (†1652) et Christian Dreier.
[7] Le théologien luthérien Christian Dreier (1610-1688), professeur à Königsberg, auteur des ouvrages : Sapientia seu philosophia prima ex Aristotele et optimis antiquis Græcis præsertim (Königsberg 1641, 4°) ; Gründliche Erörterung etlicher schwerer theologischer Fragen (Königsberg 1651, 4°).