1316a. Lettre 1316 : à

Homme très illustre,

Il y a trois choses qu’il faut régler sans tarder :

I° Le très illustre Baluze, après avoir vu un exemplaire des lettres que vous m’avez envoyées au sujet des conditions pour l’impression des lettres de Hotman , a signifié qu’il ne voulait rien changer une fois le contrat établi et vous remercie très vivement du service signalé que vous lui avez rendu.

II° Le sieur de La Monnoye de Dijon, homme d’un esprit très élégant et d’une faculté poétique d’une rare excellence, compatriote et familier de notre cher Nicaise, après m’avoir fréquemment consulté au sujet de Bandello, ce moine dominicain qui écrivit en italien de nombreux volumes d’histoires tragiques et amoureuses, m’a enfin envoyé une version en vers, élaborée par ses soins à partir de l’une de ces narrations, et il me demande de vous la communiquer. C’est pourquoi j’ai fait en sorte d’en faire établir une copie et de vous l’envoyer, assuré qu’en juge tout à fait rompu aux choses de ce genre, vous vous délecterez de ces vers et de ces sujets si charmants.

III° Enfin, je vous envoie un exemplaire d’un écrit que j’ai publié en français contre les déclamations importunes de mon ennemi. Comme le titre de cet écrit publié par cet ennemi anonyme figure dans la nouvelle bibliothèque d’Utrecht qui s’enrichit grâce à vos bons offices, je vous demande que le titre de ma réponse y apparaisse également.

Mille saluts, parure et ornement de ce siècle, et aimez-moi comme vous faites, en toute déférence, votre très attaché

Bayle

Rotterdam le 22 ^e jour d’octobre 1697