Lettre 1325 : Pierre Bayle à Gijsbert Kuiper

[Rotterdam, le 14 novembre 1697]

Monsieur

J’ai eté quelque tem[p]s en peine du paquet que j’avois remis à Mr Burlet medecin de Mr de Harlai ; il l’envoia par Mr le comte de Celi au premier voiage qu’il fit pour porter le traitté de paix. J’avois mis dans ce paquet l’exemplaire que vous m’aviez envoié pour Mr l’abbé Du Bos et • ceux pour Mr l’éveque d’Avranches, pour Mr Nicaise, et pour le P[ère] Pagi, et je l’avois adressé à Mr Bourdelot medecin de la duchesse de Bourgogne qui est en commerce* de lettres avec Mr l’abbé Nicaise. Mr Burlet ami intime de Mr Bourdelot n’ap[p]rit aucune nouvelle de ce paquet par le retour de Mr le comte de Celi. C’etoit la cause de mon inquietude. Mais j’ai eté mis hors de peine par une lettre de Mr l’abbé Du Bos qui m’ap[p]rend qu’il a recu / son exemplaire. Mr Burlet m’a montré outre cela une lettre de Mr Bourdelot où il recon[n]oit que le paquet lui fut porté à Fontainebleau. A l’egard des deux lettres que vous m’avez envoiées depuis, Monsieur, pour le P[ère] Pagi et Mr l’abbé Nicaise, je les ai mises dans un plus gros paquet et les ai recommandées à Mr l’abbé Du Bos qui a commerce avec Mr l’abbé Nicaise. Je suis seur qu’il l’a recu car Mr Le Pelletier des Forts son ami qui a porté le traitté de paix de l’Empire me promit de s’en charger.

Voici Monsieur les propres paroles de l’ abbé Du Bos : « J’ai recu l’exemplaire que Monsieur Cuiper m’a envoié et je vous prie de le remercier de ma part de son present, dont j’ai beaucoup de reconnoissance. J’en ai encore davantage de l’honneur qu’il m’a fait en m’attaquant. Il y a des endroits où j’ai tort, d’autres où je crois avoir raison. Je medite une reponse où je tacherai de recon[n]oitre la maniere polie et obligeante dont il me traite. »

Je vous suis tres obligé Monsieur, des nouvelles lit[t]eraires que vous avez eu la bonté de me communiquer, et principalement / sur le sujet de vos lettres au P[ère] Pagi. Je souhaite que la profonde lit[t]erature* que je sup[p]ose que vous avez ecrite à ce savant religieux devienne un bien public, dont je puisse profiter pour le sup[p]lement auquel je travaille. Personne n’est si capable que vous Monsieur de debrouiller les obscuritez les plus embrouillées de l’histoire Auguste par les medailles etc.

Je suis avec toute sorte de respect, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur

Bayle

A Rotterdam le 4/14 novembre 1697

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