Lettre 1359 : Pierre Bayle à Alexandre Cunningham

• A Rotterdam le 29 d’avril 1698

Monsieur

Vous m’avez donné tant de marques si obligeantes d’amitié, que je ne suis pas excusable de vous en avoir fait si peu souvent mes tres humbles remerciem[ent]s mais je vous dirai que Mr Léers a oublié bien des fois de me marquer tout ce que vous lui avez ecrit sur mon chapitre. Il ne m’en a quelquefois parlé que d’une maniere fort generale. Quoi qu’il en soit M[onsieu]r soïez tres persuadé que je sens toute l’etenduë de vos bontez pour moy, et que j’en ay une tres vive reconnoissance. Je compte entre ces obligations la part que vous avez euë au plaisir que j’ay tous les jours depuis un mois de voir ceans* les deux fils de Mr Molsworch avec Mr de Magneville leur gouverneur. Je voudrois bien que le tem[p]s qu’ils ont destiné à demeurer à Rotterdam ne fut pas si court, afin que j’eusse une joüissance plus longue de la presence si aimable de ces Messieurs, et que je pusse plus facilement temoigner la consideration extreme, et le grand respect que j’ay pour l’illustre Mr de Molsworch qui a rendu de si grands services et vous aussi, Monsieur, à Mr Bayze en Irlande.

Il y a un abbé qui se prepare à faire un voïage à Londres ; c’est Mr l’abbé Du Bos qui a deja donné au public un ouvrage sur les Gordiens ; il a bien du merite, et du savoir. J’espere d’avoir l’honneur de vous / ecrire une lettre qu’il vous remettra : comme il est bien de mes amis, je souhaitte de lui procurer l’avantage de faire connoissance avec une personne de votre merite.

Je suis avec toute sorte d’attachement, et d’estime, Monsieur, votre tres humble etc.

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